États généraux de l’industrie

Le gouvernement a lancé en octobre dernier les états généraux de l’industrie avec pour objectif «  d’accompagner, au delà de la crise actuelle, l’industrie française vers les marchés durablement porteurs de croissance et d’emploi  ». Voici 3 questions posées à Nasser MANSOURI-GUILANI, responsable des activités économiques de la CGT et membre de la direction de notre fédération.

En quoi consistent les états généraux de l’industrie ?

La crise financière, économique et sociale qui sévit depuis un an et demi, a mis sur le devant de la scène, entre autres, la question du devenir de l’industrie. Question sur laquelle insistait le mouvement syndical et particulièrement la CGT depuis très longtemps.

La pression des organisations syndicales a été un élément important de l’organisation des états généraux de l’industrie par le gouvernement. En 2009, la CGT a rassemblé plusieurs centaines de camarades venant des différentes fédérations, industrielles et de services, pour débattre des enjeux industriels. Ce rassemblement nous a permis de prendre d’autres initiatives au niveau national et des territoires pour la reconquête de l’industrie.

Quel rôle y joue la CGT ?

C’est avec cet esprit de reconquête que nos camarades, tant au niveau national que territorial, ont participé à ces états généraux pour dire clairement que la cause essentielle de la désindustrialisation est liée à l’exigence de rentabilité financière disproportionnée au détriment de la rémunération du travail, de l’investissement dans les capacités de production, dans la recherche et l’innovation, dans la formation et l’emploi… Nous avons voulu aussi porter la voix des salariés pour exiger une véritable politique industrielle.

Présents dans toutes les commissions et groupes de travail, nos camarades ont présenté les propositions de la CGT dans de nombreux domaines, de la recherche-développement et de l’innovation au financement(*), en passant par des aspects sectoriels comme l’énergie, les transports, les biens de consommation, les biens intermédiaires, les emplois dits verts… Toutefois, notre organisation ne retrouve pas dans le rapport final des états généraux l’esprit des très nombreuses propositions innovantes pour une nouvelle politique de développement industriel et de l’emploi qu’elle a formulées.

En quoi cela concerne notre secteur professionnel ?

Le développement industriel est un enjeu pour notre secteur professionnel, comme pour toute la société. Il l’est d’autant plus que nombre de questions en présence relèvent directement du champ d’activité de notre fédération. Il convient de rappeler que du point de vue institutionnel, nous avons à Bercy le ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi. Mais au-delà de la dimension institutionnelle, les enjeux tels que le financement, la fiscalité et les aides accordées aux entreprises sont des thèmes qui relèvent aussi de notre secteur. Il en est ainsi en ce qui concerne notre proposition de création d’un pôle financier public. Le rapport final des états généraux évoque une « banque de l’industrie », ce qui est bien en-deçà de ce que revendique la CGT.

À ces états généraux, le patronat a repris son thème de prédilection, à savoir les coûts salariaux, qui seraient, selon lui, trop élevés en France. Il a demandé encore plus d’exonérations, encore moins de fiscalité. Clarifier les termes de débat sur ces questions peut aussi être un apport de notre fédération.

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