Banque de France : le fiduciaire défiguré !

Même si le nouveau gouverneur oublie régulièrement de la citer, c’est bien à la Banque de France que la loi confie la mission « d’assurer l’entretien de la monnaie fiduciaire et de gérer la bonne qualité de sa circulation sur l’ensemble du territoire » (article L. 141-5 du Code monétaire et financier).

Pour ce faire, elle doit mettre en oeuvre une stratégie efficace d’un point de vue industriel et d’organisation globale de la filière. Cette stratégie doit s’inscrire dans un cadre de progrès social pour les personnels concernés. La stratégie actuelle du projet DEFI fait peser des risques sur le bon exercice de cette mission où devrait primer l’intérêt général.

Historiquement, la Banque a été l’acteur central de la filière, de sa fabrication, par notre papeterie et notre imprimerie, à son entretien grâce à un réseau dense de caisses. Depuis la fin des année 1990 à la cible de 2020, si la Banque continuait sur cette voie, plus de 80% des caisses du réseau seront sacrifiées. Quant à la papeterie de la fabrication des billets, filialisée et devenue EUROPAFI, c’est 30% de perte de revenus pour les nouveaux embauchés...

Depuis des décennies, la Banque rêve d’externaliser l’entretien des billets. Aujourd’hui, elle affiche clairement l’objectif de transférer au privé 50% de l’activité de tri des billets ; objectif qu’elle reconnait n’avoir aucun moyen de contrôler, si ce n’est par une « pression morale ».

Après le feu vert donné par la Banque, les ambitions de la société Brink’s de prendre le contrôle d’une part prépondérante de l’entretien des billets en France vont elles se concrétiser ? Dans le même temps, la Banque reste muette face aux annonces répétées dans la presse de la disparition annoncée du billet, alors même qu’il continue de se développer. Pourtant, son rôle devrait être de défendre la monnaie fiduciaire, pour assurer la confiance du public en ce moyen de paiement.

Cette stratégie, vise à supprimer de nombreux emplois à la Banque d’ici à 2020 en réduisant une nouvelle fois le nombre de ses caisses implantées sur le territoire, au mépris des risques, en termes de sécurité, qui résulteront de l’allongement des trajets des transports de fonds par route et de la concentration des opérations sur quelques points du territoire.

Elle met en place des organisations du travail qui nuisent à la santé et sacrifient les qualifications des agents exerçant ces métiers. Elle fait peser des risques sur le bon exercice de notre mission. Elle n’est ni juste, ni digne socialement !

Pour sa part, la CGT revendique d’autres ambitions pour la monnaie fiduciaire fondées sur ses trois qualités majeures :

  • La gratuité (le billet est le seul moyen de paiement accessible sans frais à tous les citoyens),
  • La fiabilité (lutte contre la contrefaçon),
  • La sécurité des transports et du stockage des espèces.

Elle préconise comme l’ensemble des syndicats dans le projet intersyndical la mise en oeuvre de trois objectifs prioritaires :

  • L’exercice plein et entier par la banque de sa mission d’entretien de la monnaie fiduciaire,
  • La revalorisation du métier des agents qui en sont chargés,
  • La concertation avec tous les acteurs (pouvoir publics, banques, sociétés de transport de fonds, commerçants, associations de consommateurs, syndicats,...) pour la fiabilité, la qualité et la sécurité de la filière fiduciaire, au mieux de l’intérêt général.

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