Des monnaies alternatives pour transformer la société ?

Lors des crises, face à la défaillance des systèmes de paiements, les populations ont parfois été amenées à créer leur propre monnaie pour assurer le maintien des échanges au sein d’un territoire donné. Des expériences de ce type existent ou ont existé en Argentine, au Brésil, en Grèce.

Depuis 2010, elles explosent également en France. Signe d’une relative défiance à l’égard d’un système bancaire qui répond mal aux besoins des populations, ces monnaies locales ou complémentaires ne cherchent pas à remplacer la monnaie nationale dont elles ne disposent pas de tous les attributs. Elles visent surtout à relocaliser les échanges et à redynamiser l’économie des territoires sur lesquels elles circulent.

Elles témoignent aussi d’une volonté de créer du lien social et d’instaurer de nouvelles pratiques économiques. « Donnant à leurs participants le pouvoir de décider et d’organiser de façon collective et contractuelle une partie de leurs relations économiques, elles répondent à une aspiration montante, chez nos contemporains, à maîtriser ces phénomènes monétaires et financiers qui provoquent tant de dégâts dans nos économies... Plusieurs de ces monnaies locales sont d’ailleurs délibérément fondantes, pour empêcher qu’elles ne servent à l’accumulation de patrimoines au lieu de circuler ; mais de ce fait, elles ne peuvent pas non plus servir de support à des opérations de crédit. »

Il ne faut pas les confondre avec les « monnaies électroniques dont le bitcoin est la plus connue  : ces dispositifs reposent sur une conception réactionnaire de la monnaie, partageant avec l’or – cette « relique barbare » dont parlait Keynes – la propriété d’être émis en quantité limitée, sans lien avec les besoins à financer. En revanche, leur construction offre de dangereuses possibilités de spéculation. » (avis CGT sur le rapport du Cese « Nouvelles monnaies : les enjeux macro-économiques, financiers et sociétaux - voir onglet "Votes et déclaration" »)

© Arnd Drifte - Fotolia

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