Grèce : l’espoir au boût du tunnel ?

Le 25 janvier, la victoire de Syriza est la traduction politique des luttes sociales qui se sont déroulées contre les politiques menées par la Troïka entre 2009 et 2014. Une des premières décisions du nouveau gouvernement consista d’ailleurs à renvoyer la Troïka, préalable à l’application de son programme. Celui-ci (programme de Thessalonique) repose sur trois piliers intimement liés : répondre aux souffrances sociales, alléger la dette et mettre fin au clientélisme.

© swa182 - Fotolia

La réponse des tenants du néo-libéralisme

Le 4 février, la Banque centrale européenne menace de couper les liquidités aux banques grecques si la Grèce ne trouve pas sous 25 jours un accord avec ses créanciers. Faute de quoi, il ne restera guère d’autres solutions que de sortir de facto de la zone euro. Ce coup de force de la BCE, n’est pas le premier : menaces et chantage ont déjà été expérimentés avec succès pour l’Irlande (2010) et Chypre (2013). La BCE confirme son rôle politique de gardienne des intérêts de l’oligarchie financière.
Pendant ce temps, les retraits des banques grecques atteignaient 2 milliards d’euros par semaine. Ces conditions dramatiques forceront le gouvernement grec à signer, le 20 février, un accord avec l’Eurogroupe.

Le contenu de l’accord

La Grèce n’est plus obligée d’atteindre un excédent budgétaire primaire (solde hors service de la dette) de 3 % cette année. L’équilibre seul est exigé.
Valable 4 mois, cet accord est explicitement désigné comme une transition vers un nouveau «  contrat  », qui reste bien entendu à négocier. La Grèce écrira désormais seule l’ordre du jour des réformes mais ses créanciers devront toujours les valider.
Le contenu de cet accord ne permet pas de desserrer l’étau de la dette. Mais, il permet de gagner du temps pour mobiliser l’opinion publique grecque et européenne afin d’imposer ces choix.

Premières mesures

Des mesures d’urgences sont prises pour faire face à la crise humanitaire que connaît le pays : rétablissement de l’électricité et arrêt des expulsions locatives pour les plus démunis. Décision de la présidente du Parlement d’engager un audit sur la dette. Retrait des marchés publics d’entreprises telles que Siemens et Eurocopter, mêlées à des scandales dans l’attribution des marchés d’armements. Première vague de réembauches de fonctionnaires injustement licenciés et projet de réouverture d’ERT (radio et télévision publique).

Conclusion… provisoire

Au-delà de la singularité de chacun de nos pays, le message envoyé de Grèce est un message d’espoir et les quatre mois de répit obtenu doivent être mis à profit pour construire des luttes communes à l’échelle du continent. Les prises de position des TUC (Grande-Bretagne), DGB (Allemagne), OGB (Autriche), CGIL (Italie), FGTB et CSC (Belgique) en faveur du choix du peuple grec doivent nous inciter à être beaucoup plus présents.

Nous contacter

Fédération des Finances CGT
263 rue de Paris - Case 540
93514 Montreuil cedex
Tel : 01 55 82 76 66
contact@cgtfinances.fr