Covid-19 : il est où le pôle financier public ?

Le 4 mars dernier, soit quelques jours à peine avant le déclenchement des premières mesures de confinement liées à la crise sanitaire gravissime à laquelle le monde entier est confronté, Bruno LE MAIRE, flanqué de Philippe WAHL (LA POSTE) et Eric LOMBARD (Caisse des dépôts), annonçait la création officielle « d’un des pôles financiers publics les plus importants du monde », constitué par le regroupement capitalistique des deux groupes publics CDC et LA POSTE. Selon le Ministre, ce pôle devait « permettre d’améliorer l’efficacité des outils de financement au service des territoires, des entreprises et des particuliers » et « mettre les compétences combinées de la Banque Postale, de la CDC, de BPI France, de CNP Assurance… au service de la réduction des fractures territoriales, du financement de notre économie et des grands projets de services publics ». Doté de missions publiques historiques (logement social, aménagement du territoire, investissement public, politique industrielle, services publics de proximité, exclusion bancaire, prévoyance …) , on pouvait donc s’attendre à ce que ce pôle financier public qui affiche une taille de bilan de 800 milliards d’euros annonce des mesures urgentes de financement et d’investissement susceptibles d’aider la population à faire face aux effets et aux conséquences immédiates économiques et sociales de cette pandémie ainsi qu’aux besoins immenses que nécessitera le redémarrage de l’économie.

Quand BPI choisit les banques et les entreprises plutôt que les salariés et la population :
Or, que nous annonce BPI France, par la voix de son dynamique Directeur Général, Nicolas DUFOURCQ ? :
« Un pont aérien de cash vers les PME-ETI » ! Mazette ! : soit 300 milliards d’euros sanctuarisés par l’Etat pour garantir les prêts des entreprises (la BPI porte 17 % de la dette non financière des entreprises en France) dont le montant pourra atteindre un plafond de 25 % de leur chiffre d’affaire, ces prêts étant distribués par le secteur bancaire privé via un agrément de BPI, sans contrôle à priori, les banques ayant une délégation de BPI France jusqu’à un plafond de 10 millions d’euros !
A cela, s’ajouteraient des prêts directs de BPI pouvant aller de 10 000 euros (TPE) à 30 millions pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et incluraient même les start-up à hauteur de deux ans de leur masse salariale. Ainsi BPI France continue d’assurer le rôle de roue de secours ou de pompier du secteur bancaire privé sans autre forme de contrepartie d’intérêt général ou de régulation de la fonction de création monétaire.

Lire la suite dans le communiqué ci-joint

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