CGT Finances : Mobilisation des imprimeurs de la Banque de France

Mobilisation des imprimeurs de la Banque de France

Mobilisés depuis plusieurs mois pour leurs conditions de travail et le maintien des emplois dans le cadre du projet "refondations", les salariés des centres industriels de la Banque de France, imprimerie et papeterie fiduciaires, se sont rassemblés à Paris ce 28 juin.

OUI à Refondation, le projet de modernisation de notre imprimerie de billets, avec de bonnes conditions de travail !
NON à l’obligation d’accepter la suppression de 18 emplois sans garantie d’automatisation, pour que ce projet de 250 millions d’euros soit enfin lancé !

Le projet Refondation de modernisation de l’imprimerie a été validé en 2018 et reporté plusieurs fois. Il comprend le déménagement à Vic le Comte de l’usine de Chamalières, et a été une nouvelle fois suspendu par le Conseil Général, lors de sa réunion du 9 juin. Pourtant, vieille de près d’un siècle, sur plusieurs étages, exiguë et en pleine agglomération, l’usine est obsolète, les bâtiments vétustes sont une aberration sur le plan écologique, et les conditions de production et de travail y sont dégradées. L’incendie du 9 février 2022, qui aurait pu être dramatique, le prouve.

Selon la Direction, la cause de cette décision est la grève des imprimeurs du site, mobilisés depuis le 5 décembre pour leurs conditions de travail et le maintien de 18 postes. Ces derniers sont en effet menacés par une nouvelle organisation du travail, prévue par le plan de compétitivité lié à la modernisation, qu’ils sont sommés d’accepter, alors qu’elle n’a encore jamais été expérimentée. Et pour cause, elle repose sur l’installation d’une nouvelle machine qui n’existe pas encore !

Pourtant, que pèsent 18 postes d’imprimeurs dans un tel projet, qui a d’ores et déjà coûté près de 20 millions d’euros et qui fait peser un risque de souveraineté à la France et à l’Union européenne, sachant qu’au sein de la zone euro, l’imprimerie de la Banque est le premier producteur public de billets euro. À moyen terme, du projet Refondation dépend la souveraineté des pays de la zone euro dans ce domaine.

Sans les investissements nécessaires, il en serait fini du pilier public européen de production de billets, dont l’impression et la Recherche et Développement associée seraient privatisées, avec de gros risques en matière de sécurité et de qualité des coupures. La privatisation d’une telle mission, tant régalienne qu’essentielle à l’économie, serait totalement irresponsable. Cette activité pourrait de surcroît être assumée hors du territoire, ce qui ne ferait qu’aggraver la détérioration du tissu productif industriel français qu’il est au contraire urgent de renforcer, selon le Président de la République lui-même !

Ce projet, reporté plusieurs fois par les décideurs, doit aboutir. D’autant que les effectifs de l’imprimerie ont diminué de moitié en 15 ans et qu’elle est l’une des plus performantes du pôle public européen. Ces atermoiements ont conduit à une augmentation du coût prévisionnel de la modernisation de près de 50 millions d’euros du fait de l’inflation et de la hausse du prix des matériaux de construction.

Le chantage de la Direction doit cesser vis-à-vis des salariés en grève, qui défendent légitimement leurs conditions de travail ! Les enjeux de souveraineté et de stabilité économiques sont cruciaux et ils doivent primer, pour financer ce projet indispensable à la Société pour une monnaie fiable et de qualité.