Après le loto, le bitcoin dans les bureaux de tabac : « Nuit gravement... »

Selon les informations parues dans la presse, les buralistes devraient commercialiser un nouveau service l’an prochain : la vente de bitcoins.

Que ces commerçants veuillent développer leurs activités en élargissant la gamme des jeux de hasard qu’ils proposent à leurs clients n’a en soi rien de choquant, ni de répréhensible. Mais si l’acheteur d’un ticket de loto sait qu’il a une forte probabilité de perdre sa mise, il n’est pas sûr que l’acquéreur de bitcoins soit dans le même état d’esprit, persuadé au contraire de se procurer simplement un moyen de paiement moderne. Gare à l’arnaque !

Contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire, le bitcoin n’est en effet ni une monnaie, ni un moyen de paiement mais un produit hautement spéculatif, lequel a perdu 83 % de sa valeur depuis un an. Comme dans toute loterie, il y a peu de gagnants et beaucoup de perdants, mais sur les marchés financiers ce n’est pas vraiment le hasard qui décide et les modestes clients des buralistes risquent fort de se faire plumer par les spéculateurs professionnels.
L’Autorité des marchés financiers (AMF), la Banque de France et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) viennent d’ailleurs de publier un communiqué mettant en garde contre « les risques associés à un investissement sur ces actifs spéculatifs (…) parfois qualifiés à tort de « monnaies » virtuelles ou « cryptomonnaies » ». Ces autorités rappellent que le bitcoin ne bénéficie pas d’un cours légal (garantie de ne pouvoir être refusé lors d’un paiement), que « sa très grande volatilité est avérée et (qu’)il existe également des risques de piratage des portefeuilles de bitcoins ». Elles précisent en outre que la société qui les commercialise « ne dispose d’aucune autorisation ni agrément par une autorité française ou étrangère ».

L’outil spéculatif type :

Derrière les atours de la modernité, le bitcoin n’est en fait qu’un produit financier reproduisant toutes les caractéristiques d’un instrument de spéculation typique du capitalisme : accumulation, inégalités et concentration des richesses. On constate ainsi que 97 % des comptes de détenteurs de bitcoins en possèdent moins de 10, tandis 78 comptes dans le monde en concentrent plus de 10 000 chacun et que 1 % des utilisateurs possèdent à eux seuls 50 % des bitcoins en circulation.

Un système énergivore :

En outre, au-delà de l’idéologie réactionnaire qu’il véhicule (moins d’État, libre jeu du marché), le bitcoin est un gouffre énergétique compte tenu de la croissance exponentielle de la puissance des ordinateurs nécessaires pour vérifier, enregistrer et sécuriser les transactions. Une seule transaction de bitcoin consomme autant d’électricité que huit ménages américains en une journée.
Deux études récentes confirment le danger que constituerait pour la planète la généralisation de cette « monnaie » dans la mesure où ses seules émissions conduiraient à dépasser le seuil fatidique des 2°c de réchauffement (limite fixée par l’Accord de Paris) en moins de deux décennies.

pour en savoir plus, consultez la brochure "monnaie et crédit"
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