Pour que l’Europe soit porteuse d’espoir, refusons les politiques libérales et les reculs sociaux

À l’occasion du Conseil européen qui doit se réunir les 22 et 23 mars 2005 à Bruxelles pour débattre des moyens de relancer la « stratégie de Lisbonne », dont l’objectif est de faire de l’Europe « l’espace économique basé sur les connaissances le plus compétitif et le plus dynamique du monde », en abandonnant toute ambition sociale et environnementale, la Confédération européenne des syndicats (CES) appelle toutes les organisations syndicales à « envoyer un signal clair contre la destruction des droits sociaux et le néo-libéralisme et pour une Europe sociale d’avenir » en manifestant le 19 mars à Bruxelles.

Consciente de la nécessité de peser sur les décisions européennes et d’élargir à ce niveau la mobilisation des salariés, après le succès des initiatives du 20 janvier dans la fonction publique et du 5 février sur le plan interprofessionnel, la Fédération des Finances CGT s’inscrit pleinement dans cette démarche dont elle partage les objectifs.

Plus d’emploi et de meilleurs emplois en Europe Le niveau élevé du chômage en Europe (9 % de la population active dans la zone euro) n’est pas une fatalité. Il est la conséquence de la politique monétaire malthusienne menée par la Banque centrale européenne et du Pacte de stabilité qui fonctionne comme une camisole bridant la croissance et l’emploi (la baisse des effectifs du MINEFI - 2 210 suppressions d’emplois prévues en 2005 - en découle directement).

Sa résorption ne passe pas par une plus grande dérégulation du marché de l’emploi comme nous le propose la Commission européenne (« notre objectif est avant tout la flexibilité » déclare le commissaire aux Affaires sociales). Elle suppose au contraire de redonner confiance en l’avenir aux salariés en leur garantissant une véritable sécurité professionnelle, et bien sûr de revaloriser leur pouvoir d’achat.

Outre une politique active et coordonnée de soutien de l’activité économique et une politique monétaire sélective favorisant les entreprises qui embauchent, le développement de l’emploi exige aussi d’investir massivement dans la recherche et dans la formation (formation initiale et tout au long de la vie), y compris, sur ce dernier volet, en reconnaissant financièrement les qualifications acquises par les salariés.

Pour des emplois et des services publics de qualité : NON à la directive Bolkestein Provisoirement mise sous le boisseau afin de ne pas influer sur la ratification du Traité constitutionnel, ce projet de directive s’inscrit dans une logique de dérégulation que nous condamnons.

L’introduction du principe du pays d’origine risque d’ouvrir toutes grandes portes et fenêtres au dumping social en favorisant, dans un contexte de concurrence généralisée, les entreprises des pays les moins regardants en matière de droit social, de normes environnementales ou de protection des consommateurs.

L’étendue de son champ risque en outre de porter un coup fatal aux services publics, soumis pour l’essentiel, et sauf dérogations limitées, aux mêmes règles de concurrence que les services privés. Une telle évolution, qui affecterait gravement certaines activités du MINEFI et des établissements financiers semi-publics, est totalement inacceptable pour la CGT qui revendique au contraire l’adoption d’une directive protégeant les services publics et reconnaissant leur spécificité, irréductible à la logique du marché.

Pour une véritable Europe sociale

Sous la pression des marchés financiers et des multinationales, le démantèlement du droit du travail, considéré comme une entrave à l’application du principe de la « concurrence libre et non faussée », se poursuit. Chaque pays cherche à en tirer avantage en allant toujours un peu plus loin et un peu plus vite dans la déréglementation sociale (réforme dite Hartz IV en Allemagne, réformes des retraites et de l’assurance maladie en France...). De son côté, la Commission européenne tente d’accélérer le mouvement : après le projet de directive Bolkestein, elle en prépare un autre sur le temps de travail visant à porter la durée hebdomadaire maximale autorisée de 48h à 65h.

Ces politiques discréditent chaque jour un peu plus la construction européenne, assimilée à une entreprise de démolition sociale aux yeux des salariés.

Convaincue que l’Europe, espace de paix, de solidarité et de progrès, est notre avenir, la CGT ne peut se résigner à cette situation. C’est pourquoi elle se bat pour que l’Europe sociale ne se résume pas à des déclarations de bonnes intentions mais ouvre de réels droits à tous les salariés, leur garantisse une réelle sécurité sociale et leur permette de peser sur toutes les décisions qui les concernent.

Ces revendications pour lesquelles la CGT appelle les salariés à se mobiliser et à manifester le 19 mars à Bruxelles sont cohérentes avec son rejet du projet de Traité constitutionnel. Celui-ci érige en effet en principe absolu la logique du marché sur lequel la concurrence doit être libre et non faussée, confortant ainsi les politiques de régression sociale, enfermant les services publics dans un statut d’exception voué au dépérissement et renvoyant l’Europe sociale au rang des utopies généreuses mais dépassées.

POUR UNE VERITABLE EUROPE SOCIALE MANIFESTONS TOUTES ET TOUS, LE 19 MARS 2005, A BRUXELLES !

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