Trente cinq heures et tous les maux ? ou si le mal n’était pas là ou l’on appuie... (épisode 2/3)

L’épisode 1, résumant quelques passages du rapport parlementaire sur la question (puisqu’il y en a un, ne boudons pas notre satisfaction, si ce n’est notre plaisir, à sa lecture), a révélé que ce que l’on reproche en premier lieu, et de façon appuyée, aux 35 heures était en grande partie faux et injustifié.

Au-delà de la raison de ce mensonge, et puisqu’il existe maintenant un rapport honnête sur la question, continuons nos investigations, vers un autre domaine, celui jugé positif au départ, en tout cas celui justifiant en partie la recherche affichée de la réduction du temps de travail : le supplément de bien être apporté aux salariés. Qu’en est-il donc ?

Les 35 heures ont intensifié le travail ?

Pour certaines catégories de salariés, c’est effectivement vrai. C’est le cas notamment des cadres, et plus généralement des salariés « bénéficiant » d’une RTT en forfait annuels en jours.

Pour ceux-là, la RTT s’est traduite par une intensification très sensible de leurs tâches. C’est particulièrement vrai pour tous ceux qui ne « gagnent » que quelques minutes de RTT journalières. Leur travail a fortement progressé en intensité sur la durée, les forçant à accomplir un volume de travail plus important dans un laps de temps contraint.

Malgré cette intensification, des études démontrent que les salariés sont plus satisfaits lorsqu’ils bénéficient, malgré un travail plus intense donc, de demi-journée, voire de journées entières de RTT. Ils arriveraient ainsi à mieux équilibrer le temps passé au travail avec leur vie privée.

Mais ici aussi, comme dans l’épisode 1, si le gain pour le salarié peut paraître réel, ce sont surtout les employeurs qui perdent le moins !

La RTT a ralenti la progression du temps partiel ?

C’est là aussi vrai. Dans un pays où le temps partiel, même lorsqu’il est choisi par la ou le salarié ne cessait de progresser depuis le début des années 80, l’arrivée des 35 heures a mis un coup d’arrêt à cette progression. Un salaire entier avec plus de temps libre est jugé beaucoup plus intéressant qu’un autre, financièrement minoré pour le même temps de travail. Cette durée du travail peut expliquer le différentiel existant entre la France et l’Allemagne, ou le temps partiel, notamment des femmes est beaucoup plus important que dans l’hexagone. L’arrivée des 35 heures, mais également la faiblesse des salaires en France, ont sans aucun doute contribué à cette diminution.

Les salaires ont moins augmenté ?

Effectivement, là ou les 35 heures ont été mises en place, et ce pendant une période d’au moins 18 mois après l’instauration de la RTT, les salaires ont stagné ! Auto-censure des salariés, pression des lobbies patronaux, effets de l’intense campagne médiatique basée sur l’idée qu’on ne peux pas avoir le beurre et l’argent du beurre,... ? Tout cela un peu, sans doute. L’économiste Eric Heyer, auditionné par la commission parlementaire a également constaté que : « la France est le pays ou, de 1997 à 2002 les couts salariaux rapportés à la productivité ont le plus baissé ».

Ceux qui se plaignent le plus des 35 heures seraient ils, de fait ceux qui en ont le plus profité ?

La chose n’est à l’évidence pas si simple, mais une autre initiative sur la réduction du temps de travail, dans le but d’un réel progrès social devra sans doute regarder de plus près tout cela et ne pas se laisser prendre dans des pièges - nombreux - que beaucoup tendent en permanence. La CGT avance en cela des propositions novatrices...

A CONSULTER ÉGALEMENT
 Trente cinq heures, et tous les maux ? (épisode 1/3)

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