Banque de France : un nouveau gouverneur bien connu aux Finances !
Jamais, dans l’histoire de la Banque de France, la nomination d’un gouverneur n’avait suscité autant de remous ! Pierre Moscovici dit de lui qu’il a « les valeurs du service public chevillées au corps ». Si c’est bien le cas, François Villeroy-de-Galhau devra abandonner le plan de destruction engagé par son prédécesseur.
Avant d’avoir été Directeur général des Impôts de 2000 à 2003, François Villeroy-de-Galhau fut directeur de cabinet des ministres de l’Économie de 1997 à 2000. Il devint ensuite Directeur de Cetelem de 2003 à 2008, puis responsable de la banque de détail et ensuite Directeur général délégué à BNP-Paribas de 2008 à 2015.
Ces dernières fonctions et le risque de conflit d’intérêt ont été dénoncées par 150 économistes mais aussi par la CGT dans la mesure où le gouverneur préside l’Autorité de contrôle prudentiel et de régulation (ACPR). Celle-ci a pour mission de contrôler voire sanctionner les banques. François Hollande a décidé, malgré tout, de passer en force, sans pour autant que les commissions des finances du Parlement ne lui fassent opposition.
La CGT Banque de France, dans une lettre ouverte, a rappelé au nouveau gouverneur ses « valeurs de service public » et la nécessité d’une rupture avec la gestion du très libéral Christian Noyer. La stratégie « Banque de France 2020 » de ce dernier se traduit par 2.500 suppressions d’emplois, le non-remplacement d’un agent sur deux partant à la retraite et une remise en cause du réseau de succursales et de leurs missions. Le processus de ce plan est déjà en œuvre et suscite de graves dysfonctionnements, une lourde incertitude sur l’avenir et une dégradation des conditions de vie et de travail des agents dès lors que la charge de travail s’accroit.
En souhaitant un véritable dialogue social, la CGT à la Banque de France a proposé une actualisation du projet unitaire « Projet intersyndical pour une Banque de France à l’horizon 2020 » pour une Banque de France au service de toute la société avec :
- une Banque de France plus proche des usagers (surendettement, droit au compte, grands fichiers…) ;
- la confiance dans les moyens de paiement fiduciaires (avec une imprimerie et une papeterie au cœur d’un pôle fiduciaire public européen) en opposition à la filialisation de la papeterie et le projet de filialisation de l’imprimerie ;
- la confiance des citoyens envers le système bancaire dans le cadre de crises systémiques à répétition ;
- une autre politique monétaire et un crédit sélectif favorables à l’emploi, au développement économique des territoires et au respect de l’environnement.
Homme de confiance du gouvernement et acquis à la politique d’austérité, il dit vouloir poursuivre la stratégie de son prédécesseur. Entre les « valeurs du service public chevillées au corps » et le plan « Banque de France 2020 », le nouveau gouverneur devra choisir et vite !