Banque de France : une semaine d’actions efficace et très suivie !

On a pu suivre, sur ce site les problématiques à l’origine de la semaine d’action des syndicats et personnels de la Banque de France, du 13 au 17 novembre dernier.

Après l’effervescence de cette semaine, une courte pause et quelques jours d’analyses, nous avons questionné Fabienne ROUCHY, secrétaire générale de la CGT Banque de France :

Comment cette mobilisation a-t-elle été suivie par les personnels ?

70% des salariés attendus ont participé à une ou l’autre des actions dans la semaine, la plupart en faisant grève au moins une heure.

C’était une action intersyndicale ? Comment s’est-elle construite ?

Tous les syndicats de l’entreprise étaient partie prenante de cette semaine de mobilisation unitaire. Elle s’est construite lors de nos réunions régulières de l’intersyndicale, provoquées généralement par la CGT en amont des réunions de négociations. Les nombreux tracts CGT informant les salariés de la dangerosité des projets de la direction vis-à-vis de leurs droits et garanties ont permis de faire remonter un sentiment général d’injustice. Parallèlement, l’arrogance de la direction au cours des réunions liées au Plan de Sauvegarde de l’Emploi prévoyant des licenciements dès le départ, suite à 208 suppressions de postes sur tout le territoire, a déclenché la colère de tous les représentants du personnel qui ont fait bloc et ont engagé des démarches concertées. La direction est restée sourde à leurs demandes : ils ont décidé d’entrer dans l’action tous ensemble.

La pétition, très largement signée, remise à François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France a-t-elle porté ses fruits, y-a-t-il déjà quelques débuts de réponses, des résultats tangibles, dès à présent ?

Le gouverneur a changé de ton au cours des dernières réunions et a accepté de programmer de nouvelles négociations sur des sujets très concrets concernant notamment les conditions de travail des personnels situés dans les grands centres de tri des billets. Mais c’est très insuffisant et elle prétend passer en force lors du Comité Central d’Entreprise des 11 et 12 décembre des projets aussi structurantes pour notre statut que la réforme des carrières des cadres, ou le remplacement de nos commissions d’avancement par un dispositif inopérant, totalement inefficace pour lutter contre l’arbitraire des directions générales et régionales.

On a ressenti, au travers de vos expressions, une réelle crainte des personnels, tant sur l’emploi, les missions que les conditions de travail.
Ces craintes ont elles porté vis à vis des usagers, ont ils compris et partagé celles ci ?

Nous avons eu beaucoup de soutiens de la part d’usagers, d’élus aussi (nous avons sollicité les parlementaires et de nombreux élus locaux). Une des craintes partagées est celle d’un affaiblissement de nos structures, au point que les agents ne soient plus en mesure d’assumer les missions vis-à-vis de la société avec toute la rigueur et la qualité requise. Ce serait catastrophique pour les publics fragiles que sont les ménages surendettés avec de surcroît pour conséquence un coût très élevé pour la société toute entière, catastrophique pour le suivi de l’économie des territoires et les entreprises pour lesquelles nous réalisons la médiation du crédit qui a permis de conforter 393.000 emplois depuis 2007, catastrophique pour la qualité de la monnaie fiduciaire que nos services de caisses ne seront plus en mesure d’entretenir correctement (22% de cette activité est déjà partie au privé !), catastrophique pour les consommateurs et les citoyens auxquels les banques ne manqueront pas de répercuter les frais correspondants.

Y-a-t-il des suites envisagées si les réponses de ne viennent pas rapidement,(ou ne sont pas données) ?

Nous travaillons à construire une nouvelle mobilisation pour le Comité Central d’ Entreprise (CCE) des 11 et 12 décembre.

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