Ceux qui nous aiment prendront le bus ?

Quand l’abandon des services publics dérègle un peu plus le climat ! Si le lien entre ces deux assertions ne semble ni évident, ni même pertinent, on peut constater, avec un minimum de perspicacité qu’il n’est pas totalement improbable. Et quand, par ailleurs la France accueille la conférence des nations unies sur les changements climatiques, la réflexion mérite que l’on s’y arrête un instant.

La Cop 21, puisque c’est le nom sous lequel cette conférence est connue du grand-public, va donc se dérouler chez nous à Paris, du 30 novembre au 11 décembre prochain. Les médias s’en font abondamment l’écho depuis quelques temps.

D’autres événements, sous l’égide de nombreuses ONG environnementales et écologiques, se tiendront également en marge des manifestations officielles. On peut penser qu’elles auront moins de retentissement auprès du public et qu’elles retiendront moins l’attention des grands médias. Suite aux attentats du 13 novembre, l’instauration de l’état d’urgence et l’interdiction des grands rassemblements, au moins dans la capitale, a contraint le collectif de ces ONG à revoir le dispositif initialement mis en place et à chercher de nouvelles pistes pour faire entendre la voix de la société civile, et ne pas cantonner le débat, vital pour l’humanité, au cercle clos et feutré des dirigeants.

Des organisations syndicales, en particulier la CGT avec entre autre sa fédération des Finances, participeront également aux diverses initiatives, aux côtés des ONG, avec la ferme intention de ne pas se laisser confisquer le débat. Comment penser la protection de l’environnement, la préservation de la nature sans prendre en compte un acteur essentiel, souvent également responsable des questions qui ont motivé la conférence : l’être humain.

Être humain, dont l’activité, aux profits très largement confisqués par un petit nombre, les modes de vie et de développement ont induit la situation actuelle. Et, si technologie, industrialisation, mondialisation, productivité et pollutions menacent la nature, elles détruisent également et (réciproquement) le genre humain dans sa totalité comme dans sa composante si peu prise en compte : le salariat. Une organisation telle que la CGT a donc toute sa place dans la Cop21, le contraire serait scandaleux.

La France s’engage pour le climat

C’est sous ce slogan volontariste et un tantinet racoleur que le gouvernement présente l’organisation de cette conférence internationale. Mais comment le croire quand on prend l’exemple (qui ressort bien là de décisions et la responsabilité totales et entières du gouvernement) de la disparition actuelle des services publics, et en premier lieu ceux en zones rurales.

Citons les ministères économiques et financiers qui ont décidé de réorganiser leur réseau, qu’ils jugent trop étendu, inadapté à l’époque et aux besoins des citoyens. Par exemple, la Direction générale des finances publiques (DGFIP) a donc entamé, partout, dans tous les départements une fermeture à grande échelle (qu’elle souhaite rapide) de son réseau de trésoreries. Tout cela sans consulter la population, ni même ses représentants les plus proches, les élus locaux. Tout au plus, dans le meilleur des cas, les tient-on informés une fois la décision prise.

La Douane, a anticipé par des inter-régions le nouveau redécoupage régional mais procède de même, regroupant, ou tentant de regrouper de force, nombreux services dans les nouvelles préfectures de région.

La Banque de France n’est pas en reste en souhaitant, encore plus, restructurer son propre réseau, abandonnant des services de proximité, pour mieux (!?) regrouper ses « forces » dans les gros chefs lieux.

Toujours aux Finances, décidément très en pointe en matière de replis, que dire de la tentative de faire disparaître, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes ( DGCCRF) dans les directions territoriales interministérielles où leurs missions ont été, de fait diluées. Et la liste n’est malheureusement pas exhaustive !

Des citoyens low cost

En fermant ces services, outre la perte de repère, de lien, de sensation d’appartenir réellement à une communauté de vie, on oblige de fait la population locale à se déplacer toujours plus.

Plus de déplacement génère bien évidemment perte de temps, stress, et plus de risques. Mais on envoie ainsi du monde vers nos nouvelles métropoles, qui regroupent une foule d’activités commerciales, industrielles (parfois), administratives. Ces agglomérations cumulent de part leur taille tous les défauts du monde « moderne », bruit, pollution, mal-vivre,...

Pour accueillir ce monde, ces activités, il faut alors urbaniser, agrandir, prendre souvent sur des terres agricoles. Et on bétonne, on goudronne, on construit, défigurant nos villes à coup d’immenses hangars de béton et de tôles, cernés de gigantesques parkings. Pour drainer cette nouvelle population, que ce soit définitivement ou quotidiennement vers ces centres, on construit alors nouvelles routes, rocades, périphériques, etc... sur lesquels véhicules diesels, frauduleusement peu polluants, et autocars « Macron » rouleront, remplis de travailleurs stressés déracinés, formatés et corvéables à merci.

Un désert, ça s’organise !

Ainsi, chaque fermeture de services publics crée un peu plus de désert rural, participe au mal-être de la population, contribue à augmenter la dangerosité du réseau routier, favorise l’artificialisation des sols, augmente les risques de catastrophe naturelle (inondations, entre autre).

Les statistiques du ministère de l’agriculture sont en la matière édifiantes (bilan dressé par Agreste, organe statistique du ministère) : depuis 2008, c’est l’équivalent d’un département comme le Val-d’Oise qui disparaît tous les deux ans.

Depuis 2006 ce sont 4.900 km2 qui ont été bétonnés, construits ou goudronnés. C’est bien maintenant le paysage, mais surtout la biodiversité de la France qui est directement menacée.

Tout cela conduit également et inévitablement à l’imperméabilisation des sols. On risque de voir apparaître de nombreux « phénomènes cévennols » !

Mais, contre vents et marées, COP 21 se tient à Paris, à voix basse, dans un murmure contrit mais distingué, à l’écart des foules inquiétantes ! ….

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