Chômage : aucun pays épargné

Ces dernières semaines, de nouveaux chiffres catastrophiques du chômage en France ont été annoncés : 3.530.000 personnes inscrites à Pôle Emploi, 2.858.000 chômeurs recensés par l’Insee (ces données ne mesurant pas la même chose).

Au-delà des discussions sur l’évolution en plus ou en moins et sur la date de la fameuse « inversion de la courbe », les commentateurs, chroniqueurs et analystes des grands médias patronaux sont unanimes pour dénoncer, regretter, déplorer la fameuse spécificité française du chômage de masse.

Et de citer en exemples des pays occidentaux comparables où le plein emploi serait en vue : États-Unis (5,4% de chômeurs en avril 2015), Royaume-Uni (5,5% de chômeurs au premier trimestre 2015), Allemagne (6,4% de chômeurs en mai 2015).

Et d’enchaîner sur ce qu’il faudrait faire pour obtenir le même résultat en France : réduire les droits des travailleurs.

Le problème est que la réalité est différente et un peu moins contrastée.

En effet, le taux d’emploi aux États-Unis est tombé à 59% en 2014, en clair : près de 100.000.000 (cent millions) de personnes en âge de travailler ont disparu des écrans radars statistiques. Ce phénomène a pris une telle ampleur que la FED a décidé début 2014 de ne plus prendre en compte le taux de chômage dans son analyse de l’économie américaine qui détermine sa politique monétaire.

Bien sûr, il existe aussi des travailleurs découragés en France qui n’apparaissent plus dans les statistiques officielles, mais ce phénomène est plus limité et surtout le taux d’emploi est stable alors qu’il continue de baisser aux États-Unis.

Au Royaume-Uni, si on ajoutait au chiffre officiel les travailleurs sous contrat « zéro heure », contrat de mise à disposition de l’entreprise mais sans la certitude de travailler ni de toucher de salaire, le taux de chômage serait à peu prêt de...10%.

En Allemagne, les travailleurs en « mini jobs » n’apparaissent pas dans les chiffres du chômage, il vrai que cela ne concerne que 7,5 millions de personnes ! Être « titulaire » d’un « mini job » c’est percevoir 450€ par mois pour un emploi précaire, les femmes, étant (comme en France) les premières victimes de cette précarité.

Ainsi, on voit que le chômage de masse touche tous les pays qu’on nous présente comme modèles, afin de nous convaincre de la nécessité « de faire des sacrifices » et de nous décourager de combattre pour améliorer le sort des travailleurs.

Lutter contre le chômage de masse, c’est partager les richesses, renforcer la justice sociale, orienter les richesses produites vers la satisfaction des besoins sociaux des populations, et non engraisser toujours plus les rentiers et les spéculateurs.

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