Le groupe UP (nouveau nom du groupe Chèque Déjeuner) vient de connaître un événement qui marquera l’histoire de cette entreprise... définitivement pas comme les autres.

Une réponse à une question générale que l’on peut résumer ainsi : comment garantir la permanence des valeurs coopératives et syndicales qui ont présidé à la création du groupe tout en réaffirmant les conditions de son développement ? Une équation que beaucoup considéreraient comme impossible à résoudre, et à laquelle les 350 sociétaires de la SCOP ont apporté une réponse forte et exemplaire.

Pour rappel, le groupe UP, aujourd’hui présent dans seize pays, repose sur une première originalité. Sa maison mère, Chèque Déjeuner, est une SCOP (société coopérative et participative) qui possède plusieurs originalités...

La première, son capital est détenu à 100 % par ses salariés, qui sont de fait, seuls maîtres à bord : ils élisent leurs dirigeants et font quotidiennement vivre la démocratie dans l’entreprise.

La deuxième originalité, c’est justement d’avoir su se développer à l’international, sans endettement. Un tour de force qui tient à son modèle coopératif : en s’obligeant à consacrer 45 % de ses résultats à l’investissement, la SCOP a jeté les bases de sa pérennité.

La troisième originalité, c’est de compter parmi les administrateurs élus par les salariés, trois représentants désignés directement par les confédérations : c’est ainsi que la CGT occupe
une place de droit au sein du conseil d’administration de l’entreprise. En apportant la voix de l’organisation, en lien avec les militants de l’entreprise, nous participons à définir les produits et solutions qui serviront quotidiennement des millions de salariés bénéficiaires.

La quatrième originalité, c’est de considérer que la qualité du dialogue social dans le Groupe est une condition de son développement. À titre d’exemple et alors qu’il n’y était pas obligé car aucune de ses filiales en Europe n’a plus de 150 salariés, le Groupe UP a mis en place un comité d’entreprise européen aux compétences élargies. Ce comité s’est d’ailleurs choisi, à l’unanimité, une camarade de la CGT pour secrétaire.

Les valeurs communes à l’économie sociale et solidaire (ESS) et au mouvement syndical, la démocratie, la transparence, l’engagement et la solidarité se trouvent donc concrétisées par le vote de l’assemblée générale du 12 juin 2015. En décidant à plus de 88 % d’entre eux de fusionner les principales filiales en France (Cadhoc et Chèque Domicile), les salariés sociétaires de Chèque Déjeuner ont donc fait le choix de l’ouverture et du partage. Ils accueillent 300 nouveaux coopérateurs.

À l’heure de la financiarisation de l’économie, les salariés de Chèque Déjeuner, maison-mère du Groupe UP, et parmi eux les militants CGT, ont montré avec force qu’il est possible de construire un modèle économique alternatif.

Comme les militantes et militants CGT de Lejaby, de Fralib ou d’Helio Corbeil l’ont montré par leurs luttes, ceux de Chèque Déjeuner apportent la preuve que le militantisme revendicatif peut permettre d’apporter des solutions concrètes aux salariés. En favorisant le développement d’une SCOP dans lesquelles les salariés se donnent les moyens de réussir, ils contribuent au développement de leur outil de travail et à leur propre émancipation.

Article publié dans la lettre économique de la CGT, numéro 13