Vacances : les silences de l’INSEE
L’INSEE, institut national, maillon important de la connaissance de la société française publie de nombreuses études et enquêtes pour le compte notamment de l’État et des administrations françaises.
Pour ce faire, il a besoin d’une main d’oeuvre importante, qui scrute de façon très précise la société française. Ces enquêteurs et enquêtrices font d’ailleurs parler d’elles et eux en ce moment, elles et ils jugeant avec raison leurs conditions de recrutement, de travail et de rémunération notoirement insuffisantes ( voir à ce sujet les précédents articles sur ce site ainsi que sur le site du syndicat CGT INSEE).
Est ce par pudeur, pour ne pas « en rajouter » que l’INSEE, depuis près de 15 ans ne publie plus rien sur les congés mais seulement quelques données générales sur le tourisme, reconnaissant ainsi par là même que les conditions de rémunération de ses collaborateurs ne leur permettent pas de partir dignement en vacances ?
Par exemple, les dernières données sur les vacances d’hiver datent de 2010 et ont été publiées par le Credoc ( Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie), organisme privé.
Et si nos médias nationaux se font régulièrement l’écho des bouchons et des pics de pollution lors des grandes migrations hivernales vers les stations de ski, seulement 8% des français en sont la cause et encore, certains groupes de privilégiés, comme les hauts revenus (31%) et diplômés du supérieur (33%) par exemple. Et encore, seulement la moitié de ces heureux élus se rendent à la montagne, le reste passant ses vacances d’hiver....ailleurs.
Pourquoi donc une telle audience, une telle présence dans les médias ? Comme le précise l’observatoire des inégalités, parce que les sports d’hiver sont un réel enjeu économique, mais aussi parce que « le ski fait partie des pratiques de l’univers des journalistes », et qu’ils alimentent ainsi à bon compte les journaux TV et radio. Et si la fréquentation des stations hivernales se maintien, bon an, mal an c’est grâce à une part croissante de présence de touristes étrangers (eux aussi à fort potentiel financier) et parce que les catégories de français qui se rendent à la neige sont très peu touchées par la montée du chômage et/ou la baisse du niveau de vie.
Ainsi donc, même la neige n’a pas la même blancheur pour tout le monde.