Villepin, Breton, Copé : Mieux servir encore les intérêts du Medef en refusant de répondre aux exigences sociales !

Les mobilisations importantes des cheminots, le 2 juin, puis des retraités et des salariés de l’industrie, le 9 juin, montrent bien que le monde du travail, après les mobilisations exceptionnelles et répétées des 10 janvier, 5 février, 10 mars, 1er et 16 mai, poursuit la construction d’un processus d’action et de mobilisation, inscrit dans la durée, pour imposer d’autres choix.

Ces mobilisations sociales, conjuguées aux sanctions électorales, tant lors des élections cantonales, régionales, européennes que lors du référendum du 29 mai, devraient amener le Gouvernement et sa majorité parlementaire à définir de profondes et nouvelles orientations dans les politiques économiques et sociales mises en oeuvre.

Pourtant, véritable déni démocratique, c’est maintenant en légiférant par ordonnances, de manière autoritaire, que le Gouvernement s’apprête à poursuivre la mise en oeuvre d’une politique qui se veut de plus en plus régressive. Ainsi :

  • La période d’essai de deux ans, qui serait instaurée, avec le « contrat de nouvelle embauche » proposé aux salariés du secteur privé, signifie clairement que les employeurs pourront procéder, durant tout ce temps, à des licenciements sans motif qui ne pourront faire l’objet d’aucune contestation auprès des Prud’hommes. C’est la fin programmée du contrat de travail à durée indéterminée revendiqué par le MEDEF. Il s’agit la d’une bien curieuse conception du parcours professionnel sécurisé.
  • Le « chèque emploi », créé pour les emplois de services à la personne, serait « utilisable » par les entreprises de moins de 10 salariés (2 500 000 entreprises concernées). Dans cette hypothèse, il n’y a plus ni contrat de travail, ni bulletin de salaire. Dés lors, on passerait non seulement de l’emploi précaire à l’emploi saisonnier mais aussi purement et simplement au travail journalier. On en reviendrait à plus d’un siècle de droit social, quand les ouvriers se vendaient à des employeurs pour la journée.

Rendre taillable et corvéable à merci les salariés, telle est l’ambition sociale de ce Gouvernement, de sa majorité parlementaire et du Medef... Toutefois, ces derniers veulent aller plus loin encore en retirant la liberté fondamentale de tout salarié de refuser un emploi et des conditions de travail indignes d’une société civilisée. C’est pourquoi il est aujourd’hui envisagé non seulement de culpabiliser de manière outrancière les chômeurs mais, pire encore, de les sanctionner en permettant aux Assedic de sanctionner directement ceux qui refuseraient des « offres d’emploi raisonnables », moyennant une prime de 1 000 euros.

  • Ainsi, un projet de convention tripartite entre l’Etat, l’ANPE et l’UNEDIC semble prévoir que « si l’Assedic conclut à la non réalité de la recherche d’emploi, elle prend une mesure conservatoire de suspension ou de réduction du montant de l’allocation de l’assurance chômage ». Ce, avant de saisir la direction départementale du travail, seule habilitée jusqu’alors à établir la sanction...

Ajoutons, parmi les mesures envisagées, une attaque frontale contre le droit syndical dans l’entreprise, dés lors que VILLEPIN souhaite que l’embauche des jeunes de moins de 25 ans ne rentre plus dans le décompte des seuils des 10 et 50 salariés qui permettent respectivement la nomination d’un délégué du personnel et l’instauration d’un comité d’entreprise. Faut-il souligner que cette remise en cause du droit syndical est également exigée par le Medef dans la négociation sur l’emploi des seniors ?

La situation est tout aussi préoccupante du point de vue des évolutions envisagées dans le domaine du financement.

Ainsi, les 4,5 milliards d’euros du « plan de mobilisation pour l’emploi » seront essentiellement financés par de nouvelles privatisations massives d’entreprises publiques et par une pause dans la baisse de l’impôt sur le revenu qui a déjà été très largement attaqué, alors que, dans le même temps, les entreprises seront de plus en plus déresponsabilisées dés lors qu’elles bénéficieraient de nouvelles exonérations de cotisations sociales et de suppression pure et simple de ces dernières au niveau du Smic à l’horizon 2007.

A ce titre, un nouveau cadeau de 4 milliards d’euros viendrait ainsi s’ajouter aux 20 milliards d’exonérations de cotisations patronales déjà décidées et qui n’ont, en aucune manière, généré une baisse du chômage !

Messieurs BRETON et COPE s’apprêtent maintenant à décliner dans le projet de loi de finances 2006 les orientations régressives annoncées par le Premier Ministre. Dès lors que ces derniers affirment, malgré le référendum du 29 mai dernier, vouloir respecter les engagements budgétaires européens de la France (déficit budgétaire et dette publique inférieurs à 3 et 60 % du PIB), mener à bien la loi de programmation militaire, financer ce qu’ils osent nommer un plan de mobilisation pour l’emploi, le projet de loi de finances 2006 s’annonce comme un des plus catastrophiques que nous n’ayons jamais connu : Privatisations massives, suppressions d’emplois, abandon et externalisations de missions, fermetures de services publics et d’intérêt général, baisse des crédits, absence de revalorisation des traitements des fonctionnaires, seront plus que jamais à l’ordre du jour !

Pour la fédération des finances CGT, plus que jamais, l’heure est à l’action ! La mobilisation du 21 juin, appelée par la Confédération Générale du Travail, constitue une nouvelle étape forte dans la construction d’une mobilisation interprofessionnelle des salariés du public et du privé pour l’emploi, les salaires, la protection sociale et des services publics et d’intérêt général S’agissant du MINEFI, la Fédération des Finances CGT poursuivra ses efforts pour créer les conditions de la poursuite et de l’amplification d’un processus unitaire d’action pour imposer d’autres choix à Bercy comme dans le pays.

C’est pourquoi, nous proposerons que se tienne une rencontre unitaire des fédérations syndicales du MINEFI dans les meilleurs délais possibles.

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