BPI France : plus libérale... tu meures !

C’est demain 12 octobre à l’Accord Arena hotel de Paris, qu’aura lieu la troisième édition du « bpifrance inno génération » qualifiée de « plus grand rassemblement d’émulation entreprenariale d’Europe ». Plus qu’une aide au développement des entreprises créatrices d’emploi, cette manifestation très coûteuse a plutôt les allures d’une liturgie dédiée au culte de l’entreprise et du capital. La question se pose donc de savoir si c’est vraiment le rôle de cette banque entièrement publique, filiale de la caisse des dépôts, dont le capital se partage entre l’État et cette dernière. Qu’on en juge !

Entre « 2 rendez-vous business », les milliers de participants attendus pourront assister à plus de 120 ateliers ou débats dont aucuns ne citent même les mots travail, emploi, salarié, formation professionnelle pas plus d’ailleurs qu’ils ne traitent de développement des territoires, de politique industrielle, d’artisanat, ni même de transition écologique ou énergétique et encore moins d’économie sociale et solidaire sans parler des coopératives qui ne sont sans doute pas « de vraies entreprises » pour les dirigeants de Bpifrance. Quant à la liste des intervenants : si l’on y trouve bien, les PDG de Free, Engie, Leclerc, L’Oréal … on y recense aucun représentant syndical ou associatif, aucun élu local… tout juste une sportive et un chercheur égarés.

Cette manifestation a donc tous les atours d’une ode à l’entreprenariat capitaliste. D’ailleurs le sémillant patron de la « banque de la niaque », Nicolas DUFOURQ, ne dit pas autre chose aujourd’hui dans son interview à l’Express : « il s’agit non pas de gagner des millions pour le plaisir de s’acheter une Ferrari mais de réussir, de faire du capital… » ou encore : « la suppression de l’ISF est fondamentale. Il faut permettre aux entrepreneurs d’accumuler du capital… ».

La question se pose donc : est-ce à une institution financière publique dotée d’une mission d’intérêt général d’appui au maintien et au développement de l’emploi d’organiser cette couteuse promotion idéologique du capitalisme plutôt qu’au Medef ou encore au secteur bancaire privé ?

Si la CGT, dans toutes ses dimensions, a considéré plutôt positivement, il y a 4 ans, la création de la BPI résultant du regroupement dans une même structure des activités publiques d’aide au financement, à l’innovation et à l’investissement dans les TPE/PME, c’est toujours en insistant sur le fait que BPI France devait veiller à flécher son action et ses engagements financiers (en financement, en capital investissement comme en innovation ou garantie) sur des objectifs clairs, évaluables, transparents et territorialisés de reconquête industrielle créatrice d’emplois qualifiés et durables et respectant les exigences de transition énergétique et écologique. C’est ce que nos représentants ont fait constamment valoir lors des réunions des Conseil d’orientation nationaux et régionaux quand ils se réunissaient. C’est aussi ce souci qui anime les salariés de Bpifrance, d’ailleurs trop peu nombreux.

C’est cela avant tout, que les citoyens qui en sont, quelque part, actionnaires, attendent de Bpifrance : des résultats concrets en matière de soutien à l’appareil productif créateur de vrais emplois, respectueux des ressources de la planète comme des droits fondamentaux des travailleurs et non une célébration idéologique des valeurs de l’accumulation capitalistique.

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