Mieux répartir l’effort fiscal est un enjeu de justice

Propos tenus par Alexandre Derigny [1] dans le journal l’Humanité du lundi 5 juillet 2010, dont il est l’invité de la semaine.

Source sur le site www.humanite.fr

Version parue dans l’Humanité

Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2011, François Baroin se veut rassurant sur l’éventualité d’une augmentation d’impôts en 2011.

Dans le même temps, il affiche une très grande détermination à s’attaquer aux dépenses afin de donner une nouvelle preuve d’allégeance aux marchés et aux agences de notation. À première vue, on pourrait se dire « moins je paye d’impôts mieux je me porte. » Cette idée est erronée, les impôts et les cotisations sociales financent les services publics et notre système de protection sociale. Ils permettent ainsi une redistribution des richesses et réduisent les inégalités. La moitié des Français ne payent pas d’impôts sur le revenu, alors qu’ils acquittent la TVA sur chacun de leurs achats, ou la TIPP à chaque passage à la pompe à essence ! Ce qui peut représenter 15 % des revenus des ménages modestes.

Quant à l’impôt sur le revenu, il est progressif (plus on perçoit de revenus et plus le taux d’imposition est important). C’est pourquoi il est la cible du gouvernement et du patronat (diminution du nombre de tranches, et baisse des taux pour les hauts revenus). Cet impôt représente 18 % des recettes fiscales contre 47 % pour la TVA !

Les plus grosses fortunes se partagent une part toujours plus grande des richesses produites et profitent des baisses d’impôts et des moyens de défiscalisation. Le « coup de rabot » de 7,5 milliards n’inversera pas cette tendance (les niches fiscales représentent 75 milliards d’euros de manque à gagner). Réhabilitons l’impôt sur le revenu et sa progressivité ! Supprimons le bouclier fiscal, limitons les niches, taxons d’avantage les revenus financiers et baissons la TVA ! Mieux répartir l’effort est un enjeu de justice. Taxer d’avantage les plus riches qui ont un penchant à l’épargne et libérer du pouvoir d’achat pour les plus modestes est aussi vital pour l’efficacité économique. Loin de nous faire peur, l’impôt, une idée révolutionnaire au cœur des solutions à la crise !

Notes

[1secrétaire de la fédération des finances CGT, et membre 
de la Commission exécutive nationale du syndicat des finances publiques CGT.

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