Taxe Tobin : Une exigence que le mouvement social continue de faire avancer

A l’image de la crise argentine, la mondialisation libérale ne cesse de produire de l’inégalité et de l’instabilité à l’échelle planétaire. La libéralisation des mouvements de capitaux constitue un vecteur puissant de ces déséquilibres mondiaux.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 80 % des flux financiers internationaux se concentrent aujourd’hui sur une vingtaine de pays qui ne représentent que 22 % de la population mondiale. Par ailleurs, ce sont, chaque jour, des centaines de milliards de dollars qui transitent d’une place financière à une autre à des fins purement spéculatives.

Les Etats doivent se doter des outils nécessaires à la maîtrise de leurs politiques. Il s’agit de réguler les mouvements de capitaux, ce qui exige la taxation des flux financiers à caractère spéculatif.

Sous la pression du mouvement social (organisations syndicales, ONG, associations...), cette idée est véritablement devenue une question d’actualité contraignant ainsi les gouvernements à s’y intéresser.

C’est ainsi que lors de la dernière réunion du Conseil des ministres de l’économie et des finances (ECOFIN) qui s’est tenue sous présidence belge à Liège en septembre dernier, les différents Etats membres de l’Union européenne ont lancé une étude dite de « faisabilité » relative à la mise en oeuvre d’une zone « Tobin » en Europe.

En France, l’Assemblée Nationale a adopté, en première lecture, dans un amendement à la Loi de Finances 2002, le principe d’une taxation sur les marchés des devises, dite taxe Tobin.

Ce prélèvement, dont le taux pourrait s’élever à 0,1 % n’entrerait cependant en vigueur que si les autres pays membres de l’Union adoptaient une mesure identique.
Comme nous pouvons le constater, le chemin parcouru en trois ans est considérable.
Jusqu’à présent, les « amendements Tobin » soumis au vote des parlementaires par les députés de la coordination des élus membres d’Attac avaient été refusés par le Gouvernement. Ils avaient fait l’objet d’un vote négatif par une majorité de députés.

Cette année, malgré la préférence affichée par Laurent Fabius concernant l’instauration d’une taxe sur les ventes d’armes plutôt qu’une taxe sanctionnant les mouvements spéculatifs de capitaux, le Gouvernement n’a pas cru devoir s’opposer au principe d’une taxe sur laquelle il avait beaucoup tergiversé ces derniers mois.

Il est vrai que les députés et sénateurs membres d’Attac, et divers économistes français et étrangers avaient aussi démontré à Laurent Fabius que, contrairement à ses affirmations, la mise en oeuvre technique de la taxe Tobin ne posait aucun problème insurmontable, l’essentiel étant la volonté politique...

L’étude de faisabilité de l’Union européenne, le vote de l’Assemblée nationale constituent des symboles forts. Ils nous encouragent à poursuivre nos efforts de proposition et d’action pour passer de l’étude de faisabilité à la mise en oeuvre, et de mobilisation pour qu’un autre monde soit possible.

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