Petite histoire récente d’une papeterie ou comment punir ceux qui avaient raison !

Vic le comte (Puy de Dôme)

La colère gronde au pays des volcans :
Dix jours de grève dans une papeterie, ce n’est malheureusement pas en soi, dans cette période de capitalisation à outrance, de restructurations à tout va et de mondialisation une nouvelle surprenante !

Sauf que !

Sauf que là, ce n’est pas une papeterie ordinaire, c’est même un site particulièrement sensible !
Vic le Comte, c’est en effet la papeterie qui fabrique le papier à billet, le papier fiduciaire qui sera imprimé et transformé en billets de banque à l’imprimerie de Chamalières, presqu’à côté.
Technicité, sécurité, les 250 salariés de l’entreprise connaissent bien ça. Leurs 10 jours de grève avaient pour motif de refuser un statut « au rabais » pour leurs collègues qui seront embauchés à partir du 1er octobre prochain.

Quand l’esprit de revanche succède à l’incompétence :
Pendant des années, la CGT a revendiqué la création d’un pôle public fiduciaire européen, comprenant la papeterie et l’imprimerie. Après avoir rejeté longtemps cette option, la direction de la Banque de France ( BdF) vient de faire -partiellement- marche arrière en optant pour la création de ce pôle, certes, mais en le filialisant en le confiant à une société par action simplifiée (SAS) dont le capital est destiné à s’ouvrir à d’autres banques centrales européennes.
Ce dispositif est censé garantir un bon carnet de commande à la papeterie. Il vient de justifier le récent achat d’une machine à papier à laize large et un investissement de quelques 100 millions d’euros.

Pour la direction de la Banque de France, c’est la masse salariale et les acquis sociaux qui ont fragilisé l’entreprise, qui accumulait les pertes ; pour la CGT c’était bien le manque d’investissement et l’obsolescence de l’outil de production qui était en cause. Les luttes ont permis d’éviter la fermeture prévue depuis 20 ans et forcé la direction à investir. C’est une victoire, mais, revancharde, la direction le fait payer au personnel, en créant un nouveau statut explique Fabienne Rouchy, secrétaire générale de la CGT Banque de France : à partir du 1er octobre, les nouveaux embauchés seraient recrutés dans le cadre d’un contrat de droit privé, soumis à une convention collective beaucoup moins protectrice pour eux que celle de leur collègues plus anciens (ceux là resteront sous le statut Banque de France). Dans les faits, pour le même travail, côte à côte, 20 à 25 % de rémunération en moins, environ 12 jours de congés de moins, aucun accès aux prestations sociales du comité d’entreprise de la BdF. Selon les calculs du syndicat, ce serait 30 % de baisse de pouvoir d’achat. Même son de cloche pour le déroulement de carrière, de retraite, de représentation du personnel.

Pour Fabienne Rouchy, les gouverneurs des banques centrales européennes veulent faire fabriquer un produit haut de gamme par des salariés low coast. La CGT continuera à mener de front la défense des sites industriels et la défense de leurs salariés.
Quant à la confiance que peuvent avoir les salariés à l’égard de leur direction, il en reste bien peu ;

En tout état de cause, ils ne lâcheront rien.

La lutte des salariés de Vic le Comte à retrouver également dans la dernière édition de la nvo. http://www.nvo.fr/

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