L’euro, une monnaie incomplète

Aucune monnaie ne peut exister sans un État qui lui confère sa légitimité. « Les liens entre État et banque centrale sont organiques : l’État garantit le capital de la banque centrale et celle-ci garantit la prédominance de la dette publique. La dette publique est à l’abri du défaut, parce que l’État a la capacité ultime de monétiser sa dette. C’est précisément ce lien organique qui fait défaut à l’euro » (Michel Aglietta).

C’est ce qu’a révélé la crise récente. Ses statuts lui interdisant d’acheter de la dette publique des pays de la zone euro, et même si elle a tenté de contourner cette obligation, la BCE n’a pas pu jouer son rôle de prêteur en dernier ressort des États.
Remédier à ce défaut originel supposerait de pouvoir adosser l’euro à une réelle souveraineté populaire européenne. À minima et à plus court terme, cela implique de revenir sur l’indépendance de la BCE, de mettre en place un véritable budget européen financé par une fiscalité propre et de mutualiser une partie des dettes publiques, ce qui ne peut toutefois se concevoir sans une refondation démocratique de l’Union européenne.

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