Misère de la politique du logement

Tandis que la crise du logement dure et perdure dans le pays depuis maintenant près de 30 ans, marquée par ses 3,5 millions de mal logés et ses 1,7 millions de demandeurs de logements HLM, on peut légitimement se demander où en sont les engagements de François Hollande en 2012, alors candidat à la présidence : « 500 000 nouveaux logements dont 150 000 logements sociaux par an ». Même en tenant compte de ses récentes annonces, le compte n’y est pas !

En 2014, le solde net de logement sociaux n’a augmenté que de 60 000 unités et seuls 300 000 nouveaux logements ont été construits ! La France ne manque pourtant pas de logements. Le pays en compte 31 millions. Si c’est statistiquement suffisant, près de 2 millions d’entre eux sont vacants, sans parler des millions de mètres carrés de bureaux vides…

De plus, les logements existants sont globalement trop chers (en location comme en accession) par rapport au niveau de revenu des ménages. En effet, plus de 60 % des ménages ont des revenus inférieurs au plafond HLM quand le parc social ne loge que 17 % de la population. Ils sont aussi pour partie mal situés et inadaptés aux caractéristiques démographiques de la demande. Cette situation exige donc une politique publique du logement forte et directive, appuyée sur une mobilisation importante de moyens publics afin de casser les logiques de financiarisation et de marchandisation à l’œuvre. Ce sont fondamentalement elles qui par leur finalité spéculative expliquent, tout métiers confondus (financement, foncier, promotion, construction, gestion…), la hausse insupportable du coût du logement depuis plus de 30 ans. Mais, pour autant qu’elles soient réalisées, les annonces faites récemment par le Président restent bien en deça des besoins.

L’aide à la pierre sera portée à 500 millions d’euros. Cette subvention publique, essentielle au financement de logements sociaux, était tombée en dessous de 300 millions d’euros contraignant les organismes de logements sociaux à augmenter la part de leur autofinancement. Dans le même temps, le gouvernement continue de favoriser de coûteux dispositifs de défiscalisation dont l’utilité est parfaitement contestable. L’accumulation des dispositifs Pinel, Duflot, Scellier, Borloo, etc… coûte 20 milliards d’euros par an  !

La commission pour les banques qui collectent les livrets A et de développement durable passera de 0,4 à 0,3 % de l’encours d’épargne. Bien qu’allant dans le bon sens, cette mesure ne permettra pas de compenser les effets cumulés de la fin de la centralisation intégrale des fonds du livret A à la Caisse des dépôts depuis 2008 (- 100 milliards d’euros) et la diminution de l’encours d’épargne populaire depuis 2 ans (- 15 milliards d’euros) liée à la baisse du taux d’intérêt à 0,75 %.

L’État préampterait des terrains dans les communes ne respectant pas l’obligation d’avoir 25 % de logements sociaux. Là encore, cela va dans le bon sens, tout comme la décote intégrale sur le foncier public en cas de construction de logements sociaux et très sociaux… Mais, à ce jour, seuls 60 terrains seraient concernés sur 400 disponibles.

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