83e commémoration des fusillés de Châteaubriant
Le dimanche 20 octobre nous commémorerons le 83ème anniversaire de la fusillade par les nazis de nos 27 camarades dans la carrière de Châteaubriant en Loire Atlantique.
C’est le 22 octobre 1941 qu’ils furent assassinés en représailles de l’exécution d’un officier allemand à Nantes.
Tous étaient communistes et nombre d’entre eux étaient à la CGT. Certains en étaient des dirigeants comme Jean-Pierre Timbaud (secrétaire général de la métallurgie parisienne), Jean Grandel (secrétaire général de la fédération des postes), Désiré Granet (secrétaire général de la fédération des papiers cartons), Charles Michels (secrétaire général de la fédération des cuirs et peaux), Jean Poulmarch (secrétaire général de la fédération des produits chimiques), Henri Pourchasse (responsable de la fédération des cheminots), Victor Renelle (secrétaire du syndicat des techniciens des produits chimiques) ou encore Jules Vercruysse (secrétaire général de la fédération du textile).
Si tous furent extraits du camp d’internement de Châteaubriant, ils ne furent pas choisis par hasard mais désignés aux nazis par le gouvernement de Vichy et son sinistre ministre de l’intérieur Pucheu. Celui-ci, ancien du patronat des forges, se vengeait ainsi de ceux qui lui imposèrent les accords de 1936 issus des luttes du front populaire.
Les nazis désignèrent aussi des jeunes, presque des enfants, comme Guy Mocquet ou Claude Lalet.
Ce fut la 1ère exécution massive issue de la politique des otages suivie hélas de celles de Souge, du Mont Valérien, de Nantes, et d’autres encore. En les exécutant ils voulaient en faire des exemples, ils en ont fait des martyrs.
Le contexte politique que nous traversons, avec une extrême droite qui sort renforcée des derniers scrutins électoraux donne une importance particulière et singulière à cette 83è cérémonie. En Europe et en France, aujourd’hui les héritiers des nazis sont en capacité de peser sur les décisions politiques, de distiller la haine, leurs idées nauséabondes et même d’accéder au pouvoir.
La cérémonie sera l’occasion outre le nécessaire hommage à nos camarades d’alerter sur les risques de bégaiement de l’histoire et de rappeler que la haine, le racisme, la xénophobie ne peuvent être une réponse aux colères légitimes exprimées en réaction aux politiques libérales imposées par le capitalisme.
Elle sera aussi l’occasion de redonner espoir et perspectives en mettant en lumière le programme du Conseil National de la Résistance, les jours heureux, véritable programme progressiste et porteur d’avancées sociales, pensé dans un pays en ruine et en partie mis en œuvre par les résistants. Il constitue encore, malgré les attaques du capital pour le
déconstruire, l’un des piliers de notre modèle social.
La cérémonie marquera également le 80è anniversaire de l’amendement Grenier (ministre communiste et ancien président de l’amicale de Châteaubriant) qui permit, enfin, le vote des femmes.
Enfin la cérémonie sera marquée par la présence et l’intervention de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.
Aussi pour la mémoire de nos camarades fusillés pour leurs idéaux, pour faire vivre le devoir de mémoire et poursuivre leurs combats, nous vous invitons à faire connaitre ce pan de notre histoire et à venir très nombreux-ses le dimanche 20 octobre à 14 h dans la carrière des fusillés à Châteaubriant.