Francis MER intransigeant

Au Comité Technique Paritaire Ministériel (CTPM) du 24 juin, la fédération CGT des Finances a posé en préalable la question des retenues sur salaires des jours de grève. Notre organisation a demandé à Francis Mer, ministre du Minéfi d’ouvrir des négociations avec les syndicats sur les modalités de prélèvements. La CGT a vivement contesté la méthode retenue par le Ministre qui consiste à prélever la totalité des jours de grève de mai sur le salaire de juin, laissant plusieurs milliers d’agents avec la seule quotité insaisissable pour tout traitement. Cette méthode est inacceptable car elle vise à sanctionner les personnels les plus engagés dans l’action contre la réforme des retraites.

Le Ministre n’a concédé qu’un étalement des journées de grève de juin, la délégation CGT n’a donc pas participé à la suite des travaux de ce CTPM consacré à la réforme " Bercy en mouvement ".

La CGT conteste aussi l’absence de véritables négociations sur les réformes engagées au Ministère qui vont à l’encontre du service public et de l’intérêt général.

"Bercy en mouvement" est une réforme conservatrice basée essentiellement sur l’externalisation des missions et le resserrement des structures. Les premières mesures ont pour principal objectif de diminuer les dépenses publiques et de supprimer massivement les emplois. Celles-ci se traduisent par une nouvelle conception de l’intervention publique servant des intérêts particuliers, ceux des grandes entreprises, de la sphère financière, des catégories sociales les plus aisées, au détriment du lien et de la cohésion sociale.

Nous jugeons totalement inacceptable l’abandon au privé de certaines missions de l’Etat.

Mission régalienne par excellence : l’entretien de la monnaie fiduciaire ne serait plus assuré que partiellement par les agents de la Banque de France. La CGT se prononce contre le principe du recyclage privé et soutient les luttes menées par les personnels de la Banque.

De même, le Ministre devait confirmer la privatisation du contrôle technique des poids lourds, actuellement exercé par 1000 agents des directions régionales de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE). La CGT juge cet abandon d’une mission essentielle de l’Etat totalement incohérent pour un Gouvernement qui fait de la sécurité routière l’une de ses priorités, car ce contrôle préventif des poids lourds permet au contraire de la renforcer. De plus, seul un contrôle exercé par des personnels indépendants du fait de leur statut permet d’assurer l’impartialité de traitement entre les entreprises de transport. Ce transfert au privé ne repose même pas sur un souci d’économie budgétaire car les recettes annuelles des centres de contrôle s’élèvent actuellement à 50 millions d’€, c’est donc un choix purement idéologique et nous le condamnons.

Nous ne sommes pas pour le statu quo dans une société qui devient de plus en plus complexe, l’évolution est nécessaire, des réformes sont nécessaires.

Pour la CGT, plusieurs éléments doivent être présents pour un réel processus de réformes dont les personnels doivent être partie prenante : de nouveaux rapports au travail, la démocratie, de nouveaux liens avec les citoyens et les usagers des services publics, un dialogue social profondément rénové.

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