Observatoire interne : la marmite bout de plus en plus fort

L’observatoire interne du Ministère procède régulièrement à des enquêtes auprès des personnels depuis l’année 2000.
Les trois dernières enquêtes ont été réalisées respectivement en février 2004, octobre 2004 et mars 2005.

L’enquête réalisée fin mars 2005 a porté sur un échantillon de 3336 agents répartis dans l’ensemble des services.
Les résultats doivent donc être appréciés avec la prudence nécessaire notamment en ce qui concerne ceux obtenus dans les directions à effectifs réduits.

Ils sont cependant éclairants quant à la façon dont les personnels perçoivent leur situation, celle de leur Direction et celle du Ministère.
Résultats d’autant plus intéressants si l’on examine les évolutions constatées entre septembre 2002 et mars 2005.

A propos des réformes

Les agents qui discernent « une ligne directrice pour l’avenir » au ministère sont en nombre quasi constant depuis janvier 2002 (65%) jusque mars 2005 (66%).

Par contre, le caractère « indispensable » des réformes engagées eu égard au « travail et aux attentes des usagers » connaît de fortes variations.

On constate un haut niveau de réponses positives en septembre 2002 suivi d’un effondrement en 2003 et février 2004, un léger ressaut en octobre 2004 (32% de réponses positives) puis une forte diminution en mars 2005 avec 24% de réponses positives, taux le plus faible depuis l’enquête menée en 2002.

Cette tendance est générale dans toutes les directions puisqu’on trouve pour mars 2005 24% de réponses positives à la DGI, 26% à la DGCP, 15% à la DGDDI, 19% à la DGCCRF et 23% à l’INSEE.
On ne peut plus parler d’un accueil mitigé aux réformes, il s’agit bien d’une franche hostilité.

A la question de savoir si les personnels considèrent que leur Direction « évolue dans le bon sens », à une seule exception, toutes les Directions connaissent une évolution parfois sensible à la baisse des réponses positives entre octobre 2004 et mars 2005.

A la même question pour le MINEFI le taux de réponses positives passent de 46% de oui en septembre 2002 à 37% en mars 2005.
La tendance lourde à la baisse constante depuis septembre 2002 se confirme donc en mars 2005 après un faible ressaut en octobre 2004, cela en cohérence avec les réponses apportées au caractère « indispensable » des réformes.

Le commentaire des enquêteurs à propos du rythme du changement est clair : « la déstabilisation des agents s’accentue ».

En effet la proportion d’agents qui considérant que le rythme est « trop rapide » s’accroît fortement depuis octobre 2004 : 53% à la DGI, 42% à la DGCP (+7 points), 50% à la DGDDI (+ 6 points), 38% à l’INSEE (+ 10points) et 47% au MINEFI ( + 5 points).
Appréciation négative encore sur la question de savoir si les changements « ont eu des effets » pour votre direction.
En septembre 2002 pour l’ensemble des personnels du MINEFI, 27% d’entre eux considéraient que les changements avaient eu des effets « pas favorables », ils sont désormais 38% à porter cette appréciation en mars 2005.

Inquiétudes et climat social

La proportion des agents qui pensent qu’à l’avenir leur situation personnelle « va se dégrader » atteint des niveaux extrêmement élevés.
Ils sont 62% à penser cela au MINEFI mais 66% à la DGI, 64% à la DGCP, 63% à la DGDDI.

A noter que ce sentiment est partagé dans toutes les catégories : 65% pour les C et les B, 50% pour les A.

Parmi les points sur lesquels la situation est considérée comme se dégradant avec un taux important, on doit relever les conditions de travail (46%), l’organisation du travail (40% et 4 points de plus qu’en octobre), l’écoute des agents (41%), les relations sociales (41% et 9 points de plus qu’en octobre 2004) et la gestion des carrières des agents (40%).

Précisons que la hiérarchie des priorités d’améliorations formulées par les personnels demeure inchangée, ce qui est considéré comme indispensable et très important reste à 60% pour les moyens matériels supplémentaires, à 56% pour la réduction des postes vacants.
Les points qui restent les trois bons derniers (sur 10 points cités) sont la mesure des résultats de votre service (46% indispensable et très important), la clarification des objectifs individuels (44%) et la réduction des niveaux hiérarchiques (32%).

Après tout cela, on ne peut s’étonner que les réponses positives à la question de savoir si « le climat social au sein de votre service vous semble bon » baissent fortement passant pour le MINEFI de 66% en octobre 2004 à 59% en mars 2005, taux le plus faible constaté depuis septembre 2002.

A signaler pour cette question que la DGI est nettement en dessous de la moyenne ministérielle avec 52% de réponses positives.
A la question êtes-vous « prêts à participer personnellement à des actions revendicatives », les agents qui répondent « certainement » ou « probablement » sont sensiblement plus nombreux en mars 2005 qu’en octobre 2004.

Au ministère, ils étaient 57% en octobre 2004, ils sont 68% en mars 2005 soit une progression de 11 points, progression que l’on retrouve dans toutes les directions : 12 points à la DGI, 11 points à la DGCP, 5 points à la DGDDI, 14 points à la DGCCRF et 13 points à l’INSEE.
Les enquêteurs concluent à « une conflictualité potentielle en hausse ».

Quelles leçons tirer ?

Il y a à l’évidence une grande concordance entre ce que ressentent les militants dans les services et les résultats de cette enquête.
En clair les réformes ne passent pas.
Les agents qui les considèrent comme de caractère « indispensable » sont très minoritaires (25%).

Ils sont de moins en moins nombreux à considérer que ces réformes vont dans le bon sens (47% en 2002 et 37% en mars 2005) et de plus en plus nombreux à penser que ces réformes se font trop rapidement et qu’elles ont des effets « pas favorables » (27% en 2002, 38% en 2005).
Les agents sont aussi plus nombreux à considérer que l’organisation du travail et les relations du travail se dégradent.

Leurs priorités concernant les moyens matériels et la réduction des postes vacants sont l’exact opposé des politiques actuelles qui affirment qu’il faut passer d’une logique de moyens à une logique de résultats.
Les personnels sont très pessimistes sur leur avenir à un taux qui atteint un niveau dont tout le monde aurait intérêt à se préoccuper réellement et rapidement.

A défaut, la « conflictualité potentielle en hausse » notée par les enquêteurs pourrait se transformer en conflictualité tout court.
La marmite bout de plus en plus fort, le pire serait de resserrer le couvercle comme cela semble être l’intention des responsables.

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