Retraites : les raisons de la réforme (4) de l’autre côté des Alpes :

Comment se passent les choses chez nos voisins transalpins, en Italie.

La réforme de 1995 avait ouvert un échange entre gouvernement et organisations syndicales. Depuis, plus de 10 réformes ont eu lieu et systématiquement, aucune concertation n’a été mise en place... En 2019 l’âge de départ en retraite a été porté à 67 ans. Les réformes ont été exclusivement dictées par des considérations économiques.
En 2015, le syndicat (CGIL) a proposé une plateforme pour un nouveau système de retraite, elle n’a pas été prise en compte par le gouvernement.

Y-a-t-il des régimes différents chez vous ?
Le pays a subi de multiples réformes qui ont détérioré de manière drastique le système de retraites. Le syndicat milite pour la mise en œuvre d’une nouvelle réforme basée sur le progrès social et la solidarité.
Aujourd’hui, il existe peu de distinctions entre les régimes, les conditions d’accès à la retraite sont similaires. La loi 3.3.5 introduit le système contributif qui harmonise les régimes. Toutefois, des disparités subsistent : mode de financement, taux de remplacement (taux de substitution).
Pour les indépendants, leur retraite est inférieure du fait d’un moindre financement. C’est principalement et pour la plus grande part à chaque salarié de construire sa retraite via les complémentaires (Par capitalisation). Depuis 1996, tous les régimes ont convergé vers un système unique.
Le niveau de pension (taux de remplacement) :
Il existe une disparité très importante des taux de remplacement entre ceux qui bénéficient du système par rétribution (C’est l’ancien système qui était par répartition et qui s’applique aux salariés étant partis en retraite en 1995 ou ayant cotisé 18 ans en 1995) et ceux qui rentrent dans le système actuel. Dans le nouveau système, le taux de remplacement a été divisé par 2 en comparaison de l’ancien ! De plus, les salaires en Italie sont très bas du fait de la crise, ce qui a des impacts forts et négatifs sur le financement du régime comme sur le niveau du taux de remplacement.
Dans ce cadre, la CGIL milite pour une « pension de garantie » plutôt qu’un taux de remplacement... Le syndicat vise un niveau de pension équivalent au minimum à un taux de remplacement de 50%. Objectif : garantir à chacun 780 euros minimums. Le syndicat a engagé une réflexion de fond sur l’option à retenir dans le cadre de la situation sociale et économique du pays, ce qui serait le plus favorable et sécurisant pour les retraités : une retraite qui prenne en compte le niveau des cotisations (en considérant le bas niveau des salaires et le niveau du taux de remplacement) ou bien garantir un niveau fixe (sorte de minimum vieillesse) ?
Comment fonctionnent les dispositifs de solidarités ? Période de chômage, de grossesse, etc... ? Existe-t-il la prise en compte des années d’étude pour les retraites ?
Il existe une contribution figurative payée par l’état (maladie, accident du travail,congés parentaux,etc...) plafonnée à 1800 euros en cas de chômage. Aucun dispositif de prise en compte des années d’études n’est intégré au sein des systèmes de retraite mais il existe la possibilité pour les salariés de rachat de leurs années d’étude, à hauteur de 40000 euros pour 4 ans d’étude, avec une incidence très faible sur le niveau des pensions ! Personne ne rentre dans ce dispositif.
Les modes de financement : la répartition capital/travail ?
La dernière réforme a provoqué un changement de système vers un compte notionnel.
C’est là une réforme systémique.
Pour autant, le gouvernement italien poursuit aussi, dans ce cadre nouveau, des réformes paramétriques. Beaucoup de réformes ont eu lieu entre 1992 et 2018. A partir du 1er janvier 1996, les salariés sont sur un nouveau système de retraite sauf ceux pouvant faire valoir 18 ans de cotisations avant 1996. Le changement de système s’est accompagné d’un durcissement des conditions de départ en retraite : l’âge a été porté à 67 ans, la préretraite à 62 ans... Le syndicat (CGIL) porte la revendication d’une réforme en profondeur du système de retraite.
Des « effets de seuil » existent et sont extrêmement importants et impactants. Par exemple, tous les 2 ans le niveau des pensions est indexé sur le niveau de l’espérance de vie. Une situation qui, par exemple et pour des carrière identiques, demande à cotiser 5 mois de plus si l’on part après le 1er janvier par rapport à un départ au 31 décembre et ce, tous les deux ans...
Le syndicat pointe aussi l’enjeu de travailler sur la question de la situation spécifique des femmes.

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