Compte rendu AG de l’ASF restauration 25 juin 2025

Liminaire CGT Finances

M. le président, Mesdames, Messieurs, chers collègues,

Ces derniers jours, le contexte international s’est brutalement aggravé, et
personne au jour présent ne peut anticiper les risques de dégradation
supplémentaire. Au niveau national, l’inflation sur les produits alimentaires en
France même si elle a ralenti ces derniers mois a bondi d’environ 30 % en
10 ans. En région parisienne plus qu’ailleurs, le coût du logement reste très
élevé alors que les salaires stagnent : les piteux rattrapages intervenus au
cours des dernières années ne peuvent pas compenser l’augmentation
générale des prix ! Et le contexte actuel de recherche forcenée d’économies
budgétaires (40 milliards à trouver très vite par le Gouvernement) n’est pas
favorable à une amélioration prochaine des salaires des fonctionnaires.
De plus, il semble que les acquis sociaux de notre ministère dérangent. Et ceux
qui veulent les détruire n’avancent même plus masqués.
Désormais, c’est à la santé des agents qu’on s’attaque. Dernière offensive en
date : la protection sociale. La mise en place précipitée du contrat avec Alan,
incarnation caricaturale de la « start-up nation », en est le symbole. Ce
prestataire, pourtant incapable de répondre pleinement au cahier des charges,
a remporté le marché malgré :

 un déficit depuis sa création en 2016 mettant en doute sa solvabilité et donc
sa viabilité sur le moyen terme ;
 une gestion des données délocalisée avec tous les risques que cela comporte
en matière de confidentialité ;
 un recours massif à l’intelligence artificielle pour traiter les dossiers, au
détriment de l’humain et de la qualité de service.
Dans l’intérêt des usagers, la CGT Finances ne souhaite pas qu’un protocole
similaire intervienne dans l’action sociale du ministère. Déjà dans un contexte
de restriction des subventions, plusieurs surcoûts ont été décidés au détriment
des usagers de la restauration sociale :
 dès janvier 2025, une nouvelle augmentation générale des tarifs de 2 % ;
 au 1er mai 2025 augmentation du « café + chocolat », passant globalement
de 70 cts à 90 cts, soit 30 % de plus ;
 à compter du 16 juin 2025, surcoût de 80 cts pour les contenants à emporter.

Par ailleurs, nous demeurons en attente depuis de nombreuses années
désormais du bilan rédigé pour l’expérimentation (permanente ?) de la
tarification au plat ?...
Malgré des annonces par ASFR, les surcoûts sont en fait peu visibles pour les
usagers en raison de la dématérialisation à outrance :
 plus de ticket systématique à chaque paiement (sauf demande) ;
 guère de visibilité du prix réellement payé car pas d’afficheur partout en
caisse (sauf cafétéria).
Quel avenir envisager ? L’exercice 2024 affiche un déficit de plus de 600 000 €.
De nombreux travaux ont été différés ces dernières années, et le restaurant
Londres a définitivement fermé. Lorsque les travaux prévus seront mis en
œuvre, il est probable que les fonds réservés ne seront plus suffisants. Dès
lors, quel avenir pour le budget de l’association sachant que le montant de la
subvention pourrait ne pas suffire à court terme.
La CGT Finances dénonce la politique d’austérité du Gouvernement ainsi que
celle du budget de l’action sociale dans notre ministère. La restauration sociale
doit rester une priorité du ministère, et son financement doit être consolidé par
des subventions pérennes.

Compte rendu

L’année 2024 s’avère favorable pour l’ASF Restauration, la fréquentation des
restaurants se stabilise, le niveau de fréquentation atteint 79,9 % de celui de 2019
et ce malgré les Jeux olympiques (perte estimée -26 000 couverts).
Le nombre de repas servis en 2024 : 1 619 419 (contre 1 607 597 repas servis en
2023) , c’est une moyenne journalière de 7 116 repas servis, ce qui est correct
compte tenu de la perte de deux conventions : Conseil d’État et INRIA
(-39 000 repas).
Depuis sa réouverture le restaurant de Saint-Sulpice avec sa nouvelle offre de
restauration affiche toujours de très bons résultats concernant la satisfaction des
usagers (98 %).
Le ratio EGALIM est à 49,2 %, ce qui est un très bon score dans la restauration
collective.

BUDGET :
Le total des produits en 2024 s’élève à 24 238 000 € ( contre 23 977 000 € en
2023).
On constate une légère hausse des charges qui s’élève à 24 905 000 €, cela est lié
à l’augmentation des matières premières alimentaires labellisées EGALIM et aussi
des charges de personnel (embauches, revalorisations salariales).
Le résultat d’exploitation pour 2024 est un déficit de – 666 653 €. Cela n’est pas
préoccupant pour cette année mais il ne faut pas que l’association s’installe
durablement dans une tendance déficitaire.
Concernant le coût total de revient des repas qui était de 12,46 € HT en 2023, il est
passé à 12,12 € HT en 2024. Cela vient entre autre d’une baisse du coût de l’énergie
et des fluides (impact de la fermeture du restaurant de Banque par exemple qui
fonctionnait au gaz).
TARIFS :
Les tarifs ont augmenté de 2 %, en janvier 2025 ! Nous avions protesté contre cette
augmentation lors de la dernière AG mais les hausses de tarifs continuent : dans
notre liminaire, nous avons évoqué la hausse du tarif du café + chocolat qui est
passé à 90 cts (soit 80 cts + 10 cts pour le chocolat lequel n’est plus offert comme
avant) ; ce qui correspond à un augmentation de 30 %.
Le président de l’ASF Restauration, M. Tranchant, nous a répondu que les tarifs du
café bio et du chocolat avaient beaucoup augmenté et que les hausses successives
n’avaient pas été répercutées sur le prix du café depuis 2020. Nous leur demandons
quel est le coût de revient d’un café et de combien est le bénéfice de l’ASFR ? Point
de réponse… ils vont vérifier… Bien entendu nous reposerons la question.
Mais ce n’est pas tout ! Pour les collègues qui choisissent d’emporter leur repas,
désormais l’emballage se paye : 80 cts facturés en plus du prix du repas ; cela passe
mal auprès des usagers. Nous demandons des explications : le président nous
répond que le prix des emballages pour la vente à emporter a coûté 217 000 € en
2024 et que cela constitue une perte sèche qu’il faut compenser.
Nous protestons car les personnes qui prennent le repas à emporter sont en général
prises par le temps et n’ont pas le choix.
Et quid des agents du site Notre Dame des Victoires (NDV) ? Suite à nos demandes
répétées et aux manifestations de protestation, un accord laborieux a été trouvé
entre le DRFiP Paris et l’ASF Restauration. Les agents qui souhaitent déjeuner à NDV
pourront être livrés sur place par un service de liaison froide ; la DRFiP Paris a mis à
disposition frigos et micro-ondes donc les agent-es disposeront de matériel pour
réchauffer leur repas. Mais cela se fera sur commande.
Une expérimentation a lieu en juillet, pour l’instant seuls quelques repas sont
commandés par jour : si les agents souhaitent que le système se mette en place il
ne faut pas hésiter à commander son repas à NDV.
Nous exprimons qu’il est inadmissible que les agents de NDV soient obligés de payer
en plus un contenant à chaque repas, presque un euro de plus à chaque repas cela
va être un frein. Le président nous répond que le sujet va être étudié et qu’un
système de consigne des contenants lavables et réutilisables est à l’étude.
Nous soulignons que avec le nouveau système de passage en caisse en
« badgeant » avec la carte, le prix du repas n’est pas affiché systématiquement, il
n’y a plus de ticket sauf sur demande donc les agents ne se rendent pas compte des
surcoûts.

BILAN ENVIRONNEMENTAL :
L’ASF Restauration s’est très bien positionnée pour tenir les objectifs de la loi
EGALIM qui prévoit qu’une partie des achats (50 % idéalement) soit obligatoirement
composée de produits bio, de qualité et/ou de production locale.
L’ASF Restauration atteint le score de 49,2 % dont 24 % de produits bio en 2024.
C’est un très bon score.

A partir d’octobre 2024, la part des fruits et légumes frais achetés par l’ASFR
augmente car le jeudi est devenu est devenu « journée sans viande », Cependant
beaucoup de restaurants proposent de la viande si il en reste de la veille. La
formation « cuisine végétale » a été faite par les salarié-es en 2024, cela leur
apprend à cuisiner les plats végétaux et les garnitures de légumes.
Enfin l’ASF Restauration a interdit dans ses restaurants les bouteilles en plastique. Et
les huiles alimentaires usagées sont désormais collectées pour être transformées en
bio carburant.
Une étude est menée à l’ASFR pour limiter le gaspillage alimentaire (800 000 € de
pertes estimées !), elle concerne pour le moment des diagnostics faits dans les
restaurants.Les résultats sont très différents d’un restaurant à l’autre. Pour certains
restaurants, il y a de gros progrès à faire sur le gaspillage ; par exemple Beuret est
très mauvais élève.

Les solutions passent par le grammage de la garniture, réduire les portions de
légumes avec l’accord du rationnaire pour ne pas jeter. Ne sortir les entrées et
desserts qu’au fur et à mesure car ceux qui ont séjourné en rayons sont jetés à la fin
du service si non consommés : à ce propos ,il est rappelé à nos collègues que s’ils
désirent une entrée ou un dessert qui est affiché au menu mais pas dans le rayon
disponible, ils peuvent le demander à un-e employé-e de l’ASFR.
L’ASFR a décidé d’arrêter d’acheter les dosettes de sel et poivre qui génèrent aussi
beaucoup de gaspillage car si elles ne sont pas utilisées et laissées sur le plateau il
faut les jeter (ce sont les normes d’hygiène de la restauration). La solution serait des
salières et poivrières rechargeables mais volumineuses sinon elles risquent d’être
volées.
A ce propos, le président signale qu’en 2024 une partie de la nouvelle vaisselle a été
volée par des rationnaires ; le préjudice est de 45 000 € quand même ! La vaisselle
de l’ASFR reste un bien commun, les vols conduisent aussi, in fine, à une
augmentation des tarifs.

BILAN SOCIAL :

L’ effectif moyen annuel est en hausse : 261 ETP en 2024 dont 31 au siège social (ce
chiffre était à 245 en 2023). On note que les dépenses de personnel de l’ ASFR
augmentent 12 189 723 € en 2024 (11 905 433 € en 2023, 10 575 909 € en 2022) Il
y a eu une légère augmentation des salaires (1,1%) et le versement d’une prime de
partage de la valeur. Nous notons que les employés du siège sont toujours bien servi
avec une hausse globale des salaires de 100 000 €.
Le recours à l’intérim a beaucoup baissé. Il y a 17 salarié-es en CDD, ce qui est peu.
L’âge moyen des salarié-es de l’ASFR est de 49 ans et la moitié de l’effectif a plus de
50 ans.

L’ASFR a 15 salarié-es handicapé-es soit 9,29 % des effectifs, ce qui est bien car le
seuil obligatoire est à 6 %.
Coté recrutement l’ASFR a toujours du mal à retrouver des salarié-es surtout des
chefs et des seconds de cuisine : elle a recruté deux chefs de cuisine qui sont
actuellement dans les restaurants Sully et White.
L’association a recruté 49 personnes en 2024 dont 13 femmes. Côté départs : 9
départs en retraite, 14 démissions, 7 licenciements, 13 départs suites à période
d’essai.
Manque d’attractivité ? L’ASFR a toujours du mal à recruter des apprenti-es, elle en a
recruté 8 en2024, 5 étaient présents au 31 décembre mais l’effectif moyen reste à
3, ce qui est peu !
L’ASFR accepte volontiers les stagiaires : 32 accueillis en 2024 (34 en 2023).
On note en 2024 une augmentation des accidents du travail (64 en 2024, 41 en
2023) et des arrêts maladie (5 148 jours d’absence contre 4 835 en 2023), ce n’est
pas la marque d’un bon climat social. La DRH nous répond que les accidents de
travail sont fréquents en restauration et que certes le nombre d’arrêts maladie
augmente mais que leur durée moyenne diminue. Elle a réponse à tout !
En matière de prévention, un service d’écoute téléphonique a été mis en place
(cabinet STIMULUS) pour prévenir les risques psycho-sociaux.Le problème est que
beaucoup de salarié-es de l’ASFR ne semblent pas au courant de son existence...
Enfin dernier point concernant l’égalité salariale entre les hommes et les femmes
pour 2024 :
• Pour les femmes « cadres » la rémunération moyenne annuelle est de
66 160 €, 71 787 € pour les hommes, la différence est de 5 715 € pour
l’année.
• Pour les agentes de maîtrise, le salaire moyen est de 37 710 € contre 40 857 €
pour les hommes , ce qui fait une différence annuelle de 3 147 €.
• Pour les employées, le salaire moyen est de 27 205 € contre 28 500 € pour les
hommes, ce qui fait une différence annuelle de 1 295 €.
Malgré les explications peu claires de la directrice du personnel qui minimise ces
chiffres, il y a encore une belle marge de progrès !
Comme d’habitude la directrice du personnel n’est pas avare de vœux pieux et de
chiffres tout azimut : baisser l’emploi précaire et favoriser les CDI, embaucher des
jeunes (pour l’instant il n’y en a que 13 qui ont moins de 26 ans-5 % de l’effectif
total), renforcer l’équipe tournante...
Nous devrons être vigilant-es comme toujours et interroger les équipes afin de voir
si, au-delà des belles promesses, ces souhaits vertueux ont été respectés !

TRAVAUX :

Des investissements d’un montant de 495 000 € ont été faits dans les
restaurants : nouvelle vaisselle, coupe-légumes, enregistreur de température,
auto-laveuse...
Les travaux du restaurant Chevaleret sont repoussés en septembre 2026. Un
fonds dédié de 3 000 000 € est en attente.
Le restaurant du site de Godefroy Cavaignac a définitivement fermé le 1er avril
2025.
Le restaurant du site de Londres ne rouvrira pas car le coût estimé des travaux
est trop élevé en ces temps de restrictions budgétaires et le SG ne veut pas
financer nous dit-on.
Nous nous interrogeons sur ce manque de volonté… le bâtiment lui-même serait-
il dans la cible de la suite du NRP à Paris ?

QUESTIONS DIVERSES
Nous demandons pourquoi cette année le groupe de travail concernant les résultats
de l’enquête de satisfaction n’a pas eu lieu comme habituellement ? M. Marmin
(directeur général) nous répond que le cabinet de conseil chargé de l’enquête (INIT)
a rendu les résultats avec retard. On remarque un léger infléchissement (73,46 % de
rationnaires satisfaits contre 75,85 % l’an dernier) mais les usagers ont conscience
que le rapport qualité-prix est bon. Il y a toujours des progrès à faire sur l’affichage,
la variété des plats et la qualité des garnitures dans certains restaurants.
Le restaurant Montreuil-Blanqui bon dernier doit s’améliorer. Cela va mieux à Sully
depuis la prise de poste d’un nouveau chef, les choses s’arrangent également à
Beuret. Nous encourageons nos collègues à répondre à cette enquête car la
direction de l’ASF Restauration en tient compte.
Le président M Hugues Tranchant a souligné le contexte 2025 : pas beaucoup de
visibilité dans les prévisions mais il faut garder le cap EGALIM malgré les surcoûts
d’où une volonté de gérer au plus juste et de faire des économies.
Des économies pourquoi pas mais pas sur le dos des rationnaires !
Nous soulignons que la tarification au plat continue à s’appliquer dans les trois
restaurants de Bercy (Diderot-Daumesnil-Reuilly) avec beaucoup de plats de
niveau 4. M. Tranchant nous répond que c’est une demande du SG et que de ce fait,
elle continuera à être appliquée.
Pour déjeuner sans supplément il faut aller à Sully.
La CGT Finances réaffirme son opposition à cette tarification au plat et son
attachement au plateau complet (entrée+plat+dessert) à tarif fixe en fonction de
l’indice du rationnaire.
La restauration collective est un enjeu crucial dans un contexte où le pouvoir d’achat
baisse sans espoir de rattrapage immédiat. L’inflation sur les produits alimentaires a
bondi de 30 % en 10 ans , il est plus que jamais essentiel pour les agents que l’ASF
Restauration continue à remplir sa mission sociale.
Les représentants des usagers de la CGT Finances sont vigilants pour défendre les
intérêts des usagers et des salariés de L’ASF Restauration.

VOTES
Les représentants CGT ont voté ainsi :
◦ Resolution n° 1 et 2 : approbation des procès-verbaux des AG
ordinaire et extraordinaire du 19 décembre 2024 : POUR à
l’unanimité
◦ Résolution n° 3 : approbation des comptes et du bilan de
l’exercice 2024 : ADOPTÉE, mais abstention de CGT et Solidaires
◦ Résolution n° 4 : concernant le resultat négatif de l’exercice
d’un montant de 666 653 € , cette somme est affectée au poste
« resultats sous contrôle de tiers financeurs » : ADOPTÉE, mais
abstention de CGT (motif : doute sur la soutenabilité du budget
dès 2025, exprimé aussi par le président de l’AFSR !)
◦ Résolution n° 5 : approbation sur rapport du commissaire aux
comptes à propos des conventions : POUR à l’unanimité

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