GT ASF VACANCES
Groupe de travail ASF Vacances « Tarifs été vacances-enfants 2026 » du 1er avril 2025
DÉCLARATION LIMINAIRE SOLIDAIRES, CGT, CFDT, CFTC, FO Finances
NON au « moins-disant social »,
NON à la discontinuité territoriale !
Le Principe d’Égalité doit être respecté !
Le Principe d’Égalité doit être respecté !
Le projet VE 2026 qui nous a été transmis dans le cadre de ce groupe de travail contient selon nous des mesures inacceptables et indignes des valeurs solidaires, collectives et égalitaires portées par l’Action Sociale.
L’austérité budgétaire ne peut détériorer la situation des bénéficiaires de l’action sociale ministérielle.
Nous dénonçons la baisse du taux de dégressivité pour les fratries. Cette mesure constitue une attaque inacceptable contre les familles ayant plusieurs enfants, qui se verront peut-être contraintes, à cause de l’augmentation de coût, de faire un choix dans les fratries.
Vous ne pouvez prendre pour prétexte les autres associations sociales pour remettre en cause nos acquis et faire « du moins-disant social ». Il s’agit bien d’une conséquence des budgets restreints de l’action sociale.
En limitant tous les séjours d’été à 12 jours, excepté pour les 17 ans, ASF Vacances créerait une rupture d’égalité entre les enfants, compliquerait les modes de garde pour certains parents et surtout ne leur laisserait plus le choix.
Quid du maintien d’une mixité dans une offre de séjours courts (12 jours) de séjours plus longs (18 jours) pourtant acté par ASF Vacances lors de la dernière Assemblée Générale ?
Et non, les séjours de 12 jours ne sont pas plébiscités par tous les agents. Pour preuve, dès l’ouverture des inscriptions pour juillet 2025, ce sont les colonies de 18 jours qui ont été prises d’assaut.
Dernier point, en restreignant les destinations des colonies à un rayon de 3 500 km, ASF Vacances priverait plus particulièrement les enfants d’Outre-Mer de vacances en France (leur pays) et en Europe. L’argument écologique n’est qu’un prétexte pour réduire les coûts au détriment des enfants ultramarins qui ne représentent pourtant que moins de 5 % des colons.
Ces enfants vivent dans des territoires éloignés, avec un contexte économique difficile lié à la cherté de la vie. Les possibilités de séjour destinées aux enfants des DROM seront plus limitées et moins diversifiées que celles dédiées aux enfants de l’Hexagone.
Nous tenons à vous rappeler que la continuité territoriale n’est pas un luxe mais une nécessité. C’est un principe de service public fondé sur les principes d’égalité des droits, de solidarité nationale et d’unité de la République, visant à faciliter le déplacement des citoyens entre les territoires, malgré les obstacles liés à leur éloignement.
La politique de l’Action Sociale de notre Ministère est censée améliorer les conditions de vie des familles et non les détériorer au fil des ans.
Enfin, nous tenons à vous rappeler que le principe d’un groupe de travail consiste à étudier plusieurs projets et/ou hypothèses afin de trouver les solutions les plus adaptées et les plus justes. Il ne saurait se résumer à une réunion descendante au cours de laquelle ASF Vacances serait décisionnaire d’une stratégie déjà établie à l’avance par le biais d’un document unique de travail.
Les représentants des usagers dénoncent les contraintes économiques et les difficultés imposées par la tutelle aux associations mais d’autres choix sont possibles ! Encore faut-il qu’ils soient proposés et étudiés !
Les représentants des usagers ASF Vacances
Le compte rendu
Madame Le Hire Ringenbach, Directrice Générale des services d’ASF Vacances, ouvre ce GT par
l’évocation des problèmes informatiques le jour des inscriptions.
Elle explique avoir eu des doutes sur la fiabilité du site informatique d’ASF, avoir donc fait auditer celui-ci, et que le résultat de cet audit confirmait le manque de capacité du réseau informatique interne. Une solution d’externalisation du site a alors été approuvée en urgence par la direction d’ASF, ce qui a nécessité 15 jours de report des inscriptions pour sa mise en place.
L’audit et l’externalisation ont été géré par la même société : THEODO. Mais de gros problèmes sont survenus pendant les inscriptions. Madame Le Hire Ringenbach explique qu’il y a eu 40 minutes de problèmes liés aux inscriptions suivis de 45 minutes pour résoudre ces problèmes.
Elle nous fait part ensuite du fleuve de menaces, insultes et de véritable haine de la part de certains
parents, pour reprendre ses propos, qui ont suivi ces problèmes informatiques et remercie les instances syndicales solidaires avec le comité directeur dans la non acceptabilité du langage et du ton employé par certains.
Elle précise que le nombre de colons inscrits cette année est supérieur à celui de 2023, spécifiant
que l’année 2024 ne peut être prise en référence à cause des Jeux Olympiques.
Elle stipule ensuite c’est la première année où ASF Vacances ne supprime aucune destination, mettant ainsi en avant la pertinence du choix des responsables Vacances enfants sur les destinations choisies pour 2025.
Solidaires enchaîne ensuite sur la lecture de la déclaration liminaire intersyndicale (Solidaires. CGT. CFDT . CFTC. FO) qui relève notamment les corrections d’ASF Vacances sur la dégressivité pour les fratries, la restriction des séjours longs, le rayon des 3500 km maximal imposé aux colons qui pénalise les enfants ultra-marins et le mode de travail d’ASF concernant les GT qui consiste plus à imposer une feuille de route unique plutôt que de s’ouvrir au débat.
Madame Le Hire Ringenbach répond que les contraintes budgétaires sont de plus en plus élevées et qu’en parallèle le nombre d’enfants augmente chaque année.
Elle précise que l’arrivée du décret de 2024 (Décret n°2024-1151 du 4 décembre 2024 qui porte la rémunération minimale à 4,3 fois le SMIC horaire brut par jour, soit 52 €. Ce décret est applicable
au 1ier mai 2025) sur l’élévation des salaires des directeurs et encadrants a renchéri de façon conséquente les coûts au prorata des jours, donc a une influence directe sur le financement des séjours longs. Les séjours longs ont depuis ce décret des coûts prohibitifs que ne peut plus supporter ASF Vacances. Elle précise que les tarifs de l’été 2025 ne prennent pas en compte ces coûts, c’est actuellement la trésorerie d’ASF qui éponge ce surcoût important, mais que la réserve de trésorerie d’ASF ne pourra pas éponger au-delà de cet été sans prendre un risque financier réel sur sa stabilité financière. Les tarifs de 2026 devront donc prendre en compte le surcoût lié à ce décret.
Madame Le Hire Ringenbach rappelle qu’ASF Vacances subit ces surcoûts et que l’association doit faire avec.
ASF Vacances veut garder le même nombre d’enfants par animateur, qui est en deçà du nombre maximal exigé par la loi, dans le soucis de préserver un haut niveau de qualité et de sécurité. Ce choix a un coût.
La baisse de la dégressivité pour les fratries fait partie des mesures d’économies, le principe d’ASF étant que l’impact défavorable soit répercuté au plus petit nombre pour profiter au plus grand nombre.
Et concernant le rayon limité à 3500 km pour les colons, il est motivé par une exemplarité écologique qui est une exigence du Ministère rappelle Madame Le Hire Ringenbach.
Solidaires et la CGT réclament des données chiffrées au Comité Directeurs sur les économies concernant les fratries et tous les autres domaines, les documents de travail sont vides de telles données, et précisent que les instances syndicales ne peuvent travailler avec le comité sur des arguments non étayés comptablement.
Le débat s’ouvre sur le rayon des 3500 km.
Solidaires dénonce l’injustice faite aux enfants ultra-marins qui n’ont pas les mêmes choix que les enfants métropolitains, et soulève la discrimination concernant les Réunionnais et les Mahorais qui auront des choix plus réduits vu leur situation géographique. Et que la destination de Madagascar reste une destination dangereuse au niveau de la sécurité et sanitaire.
Madame Le Hire Ringenbach précise que les choix proposés aux ultra-marins sont des choix de qualité qu’ils soient en Afrique ou en Amérique du Sud. New-York reste une belle destination précise-t-elle, et qu’elle est obligée de faire des coupes franches budgétaires tout en s’appliquant à offrir à tous les enfants de belles destinations même si tous les enfants n’ont pas tous les mêmes destinations proposées, ainsi ASF Vacances répond à ses obligations sociales.
La CGT dénonce la coupure avec la métropole, elle précise que les colonies sont organisées par un Ministère d’État, avec des subventions de l’État français, et qu’il est nécessaire et même un devoir de l’État français de tisser et cultiver le lien des enfants ultra-marins avec leur métropole, que c’est peut-être l’unique occasion pour certains de ces enfants de connaître la France métropolitaine.
Solidaires renchérit sur la prime transport accordée aux ultra-marins en 2017 créée avec l’idée que faciliter le lien avec la métropole est un devoir de l’État pour lier ces français d’outre mer à leur métropole.
Madame Le Hire Ringenbach rappelle que le coût d’un billet d’avion A/R par enfant réunionnais pour Paris est de 1600 euros. Et c’est seulement le trajet Réunion/Paris, auquel il faut rajouter le prix de la colonie et des autres transports.
Solidaires rappelle le principe de la mutualisation et que ce coût peut être reporté sur l’ensemble des colons. Il y a 180 enfants ultra-marins,soit un coût de 288.000 euros, partagé par 7430 enfants, le surcoût s’élève à 40 euros environ par enfant.
Madame Le Hire Ringenbach répond que les instances syndicales seront les premières à s’opposer à ce surcoût imposé à tous les enfants.
Solidaires insiste sur le fait que les enfants de métropole ont le choix entre une bonne soixantaine de destinations alors que ceux d’outre mer ont le choix entre 5 ou 6 destinations seulement et qu’en 5 ans, ils auront fait le tour complet des propositions.
La CFDT intervient pour savoir si une solution intermédiaire pourrait répondre en partie à la problématique en demandant au Comité Directeur s’il était possible de garder une destination avec la métropole pour que chaque enfant ultra-marin puisse au moins une fois découvrir la métropole. Le Comité Directeur prend note.
Le débat enchaîne sur les séjours longs.
La problématique : Des séjours longs (18 jours), il ne subsiste plus que le séjour offert pour les 17 ans à destination de l’étranger.
Monsieur Del Cierro, Directeur Général Adjoint d’ASF, explique que les séjours courts, au-delà des économies engendrées, sont une tendance sociétale et répondent à une demande.
Solidaires et la CGT constatent que les séjours longs ont été pris d’assauts, qu’ils sont donc privilégiés par les parents sur les séjours plus courts. Solidaires rappelle que ces séjours rendent aussi service collatéralement aux parents qui travaillent l’été.
La CGT rappelle que ce qui fonde l’état d’esprit des colonies, ce sont des projets pédagogiques qui nécessitent un temps long de découvertes.
La CGT rappelle aussi que lors du GT d’octobre, le Comité Directeur avait ouvert le débat face aux économies nécessaires sur les longs séjours en proposant aux instances syndicales soit de baisser les activités en laissant des temps morts mais conserver la longueur du séjour, soit de les laisser fournis en activités mais de baisser leur durée. La CGT fait remarquer que les temps morts sont positifs pour la mixité sociale, les échanges, les amitiés, les amours et laissent des temps de repos, donc que cette option est validée pour garder les séjours longs.
Madame Le Hire Ringenbach répond que les données ont changées depuis le GT d’octobre 2024 sur les ressources d’ASF Vacances.
Elle explique que le décret de 2024 a multiplié par 2 les salaires (Le premier impact est sur les colonies de 2025), donc plus les séjours sont longs, plus cette répercussion budgétaire creuse les finances de manière conséquente et limite donc l’offre par ailleurs. La masse salariale est le plus gros budget, c’est donc 30 % à 40 % d’augmentation de surcoût pour les colonies. Les prestataires subissent pareillement ce décret, l’augmentation de leurs charges salariale est donc la même que celle d’ASF, ce qui relève d’autant leurs prestations.
De plus, une subvention qui stagne chaque année avec une inflation de 4 %, c’est 80.000 euros de pouvoir d’achat en moins et 2 %, c’est 40.000 euros en moins.
Mais non seulement elle n’augmente plus, mais elle baisse aussi car elle a été revue très récemment à la baisse pour un total de 18,9 million d’euros, soit 1,1 million d’euros en moins. Et le Secrétariat Général a été très clair avec le Comité Directeur sur l’improbabilité d’une augmentation de cette subvention l’année prochaine, une stagnation voire une baisse sont beaucoup plus probables.
Si l’on rajoute l’augmentation imprévisible de la SNCF de 30 %, récemment additionnée à celle des transports dans leur ensemble, des énergies et autres, Madame Le Hire Ringenbach déclare que les prix réels de base affichés de 2025 ne correspondent plus à la réalité. ASF Vacances est à ce titre aux limites de la légalité, mais que c’est indépendant de son fait car les budgets prévisionnels ne pouvaient pas anticiper toutes ces dépenses imprévues, que c’est la trésorerie d’EPAF qui éponge actuellement, mais que ce n’est évidemment pas une solution pérenne mais un secours ponctuel pour tenir les prévisions de 2025.
Mais compte tenu de ces nouvelles contraintes économiques, les tarifs de 2026 devront prendre en compte cette nouvelle réalité. Tout en prévoyant toujours jusqu’à 92 % de subventionnement pour la tranche fiscale la plus basse. Les marges de manœuvres offertes sont donc très restreintes.
Monsieur Del Cierro, Directeur Général Adjoint d’ASF, résume la situation financière en déclarant que les colonies ont subi une augmentation de 40 % en deux ans.
Madame Le Hire Ringenbach déclare qu’elle est garante du budget, qu’elle est donc dans l’obligation de tenir compte de la baisse de la subvention et des coûts qui explosent.
La CGT fait remarquer que la non augmentation du point chez les fonctionnaires quand le privé à vu ses salaires augmenter de 2,1 % creuse encore plus cet écart avec l’inflation pour les parents du Ministère.
Solidaires et la CGT demandent à avoir les chiffres des économies sur les fratries et sur toutes les autres mesures mises en places.
Ces deux syndicats rappellent au Comité Directeur que ces données chiffrées sont très importantes car, malgré un débat tendu, les instances syndicales entendent les difficultés financières et la baisse de la subvention, et qu’elles peuvent intervenir à leur niveau au CNAS notamment pour demander des rallonges budgétaires au profit de l’association.
Avant de clôturer, la CGT revient sur le problème des inscriptions qui n’a pas été débattu.
La CGT a toujours montré son désaccord sur le principe du « premier inscrit premier parti » mais sans farouche opposition puisque les remontées d’ASF Vacances étaient positives.
Le constat pour la CGT cette année révèle que ce système instaure une très grosse pression et un gros stress chez les parents qui posent parfois un jour de congé pour être derrière l’écran le jour de l’ouverture tous prêts pour le top départ pour commencer la course folle des inscriptions pour obtenir leurs vœux. Les remontées ont été catastrophiques. Et ce système met tellement de pression
sur les parents qu’ils explosent dès le premier grain de sable dans les rouages.
Si la CGT rappelle qu’elle reste solidaire du Comité Directeur sur le manque de retenue de certains parents, il semble que le serveur informatique ne soit pas à la hauteur ni que les employés en lien téléphonique ne soient pas assez nombreux sur les 48h suivant le début des inscriptions pour répondre aux parents en détresses.
Madame Le Hire Ringenbach répond qu’en effet le serveur n’assume pas la charge et qu’ASF Vacances va remédier à cela. Elle déclare que ce nouveau système permet aux enfants qui le souhaitent de se retrouver ensemble sur une colonie, ce que ne permettait pas l’ancien système. Ce système devrait donc être augmenté en puissance et être perfectionné encore à l’avenir pour répondre le plus précisément aux besoins et aux attentes des parents.
Le Comité Directeur a bien entendu la colère des parents.