Vacances / Loisirs : la casse programmée

Le Comité National de l’Action sociale (CNAS) prospectif du 27 février 2003 a été pour l’Administration l’occasion de l’affirmer clairement : l’action sociale se limite à financer les prestations sociales dont elle a besoin pour satisfaire sa politique d’objectifs, de résultats et de mobilité. Dans ce contexte, le MINEFI entend privilégier les secteurs " logement " et " restauration " qui serviront de variables d’ajustement au détriment du secteur " vacances-loisirs ".

Le groupe de travail du 27 mars 2003, dont l’objet était l’évolution des tarifs pour 2004 du secteur " vacance-loisirs ", a confirmé ces orientations. D’instance de discussion et de propositions, il s’est transformé en chambre d’enregistrement des décisions arrêtées unilatéralement par le directeur de la DPMA. Cela semble d’ailleurs une habitude qui tend aujourd’hui à se généraliser. Quelle peut être, dans ces conditions, la nature du dialogue social ?

SEJOURS LINGUISTIQUES : NOS CRAINTES SE CONFIRMENT

Les unes après les autres, les prestations du secteur " vacances-loisirs " subissent une attaque en règle, voire sont purement et simplement supprimées, et ce malgré les dénégations de la nouvelle sous-direction des politiques sociales et des conditions de travail.

Ainsi, avons-nous été informé de la disparition des séjours linguistiques dès 2004 : après une phase de contingentement et de quotas, ils sont aujourd’hui considérés comme un luxe. La seule justification fournie serait leur absence de caractère social liée au fait que ce sont plutôt les familles au quotient familial élevé qui enverraient leurs enfants en séjours linguistiques.

Il est évident que ce ne sont pas les jeunes parents qui sont concernés par ce type de séjours pour leurs enfants.

Et quand bien même, le tourisme social n’est pas de l’assistanat réservé aux agents ayant les plus faibles revenus.

La CGT défend le principe d’une possibilité d’accès à toutes les catégories, la différence de revenus étant justement prise en compte au travers de la modulation de l’aide de l’état.

IL FAUT REAGIR A CETTE DECISION AVANT LE CNAS DE JUIN

Les économies ne s’arrêtent pas là ! La nouvelle politique, mise en place dès 2003, de regroupement et d’acheminement des enfants vers les centres de vacances vise le transport des enfants par les parents eux-mêmes (à leur charge exclusive bien évidemment) jusqu’à un lieu de regroupement régional. Mais l’objectif final est d’inciter les parents à conduire leurs enfants directement au centre de vacances…sur leurs congés ARTT, bien sûr !

S’agissant des tarifs des colonies, les propositions de l’Administration ont porté tant sur leur augmentation que sur la refonte des tranches de barème basées sur le quotient familial. Jusqu’à présent, le taux moyen de subvention était de 79 % en moyenne (92 % pour la 1ère tranche, 42 % pour la dernière). De plus, une hausse de 2,5 % des tarifs hiver 2004 est programmée sans discussion aucune. Or la période hiver représente déjà de fait un coût plus important que la période été (équipements ski…).Il n’est pas difficile de conclure qu’à travers ces nouvelles propositions, l’Administration veut réduire sa part de subvention.

Concrètement, ce sont les basses tranches qui supporteront les plus fortes augmentations : le tarif de la première tranche est relevé de manière sensible (de 99 € à 200 €, soit 102 % de plus). Mais pour l’Administration, il s’agit d’une population trop aidée par le régime commun (Caisse d’Allocations Familiales, mairies…) et qui fait du séjour en vacances de ses enfants une source de revenu. C’EST INADMISSIBLE !

De même, l’argument " chèque-vacances ", palliatif à l’augmentation des tarifs : si le relèvement des plafonds permettant d’obtenir une bonification de 20 % est un progrès notable, il n’a pas à être utilisé pour réduire d’autant la participation de l’Etat.

La CGT refuse en bloc cette argumentation, elle considère que le débat doit porter sur le taux d’effort des familles.

TOURISME SOCIAL

Les séjours familiaux (séjours hôteliers, locations meublées) semblent moins visés pour l’instant mais n’échappent pas pour autant à des augmentations : entre 1,50 % et 4,50 % d’augmentation pour les séjours hôteliers ; pour les locations meublées : + 3 % en moyenne saison et + 4,50 % en haute saison, les tarifs restant inchangés pour la basse saison.

Certes l’effort se poursuit sur les possibilités d’accueil en haute saison, notamment sur les sites de Soulac, La Tour Carol, Cerbères, Embrun, St-Raphaël et Ballan-Mire.

La CGT prône le maintien du secteur hôtelier à son niveau actuel ainsi que le développement des gîtes " EPAF " et des locations meublées. En effet, le bilan 2002 montre que c’est vers ce secteur que la demande évolue le plus (+ 13 %).

Nous sommes plus qu’inquiets sur l’avenir du secteur " Vacances-Loisirs " et particulièrement sur celui des enfants. C’est la raison pour laquelle nous avons demandé que se tienne un groupe de travail sur la conception et l’orientation du tourisme social au MINEFI.

Ce secteur a sa place entière, au même titre que le logement ou la restauration. La CGT ne peut admettre que l’action sociale soit limitée aux seuls besoins de l’Etat-employeur : elle doit concourir dans sa totalité à une qualité de vie des agents du ministère et de leur famille.

C’est donc dès à présent qu’il faut que les personnels se saisissent de ces questions et réagissent (pétitions, interpellation des CDAS…).

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