CTM du 1er avril 2022

Liminaire de la cgt

Madame la Présidente,

Les réunions, de nos instances s’égrainent avec pour constat une situation toujours plus cataclysmique que lors de notre précédente rencontre.

Alors que la pandémie de Covid 19 n’en finit pas de ne pas vouloir se terminer, cela confirme que la parole politique à elle seule, ne suffit jamais a atteindre un quelconque objectif. En effet, les résultats, en matière d’évolution épidémique, de pression sur notre système de santé, sur les conditions de vie des populations sont toujours le résultat d’une série d’actes. En clair ce n’est pas en supprimant des lits d’hôpitaux et en affaiblissant les capacités de financement du système de santé que nous nous préparons efficacement à répondre aux enjeux liées à la crise sanitaire présente et à celles à venir.

A ce marasme sanitaire, vient s’ajouter depuis plusieurs semaines une nouvelle guerre en Europe, rappelant aux plus naïfs, que la guerre n’est que mort, désolation et atrocité. Rappelons ici que la guerre n’est pas moins abominable en Afrique, au Moyen-Orient qu’en Europe et que des conflits armés tuent femmes et enfants aux quatre coins du monde. Rappelons aussi au locataire de Bercy qu’il s’agit trop souvent de bombes françaises qui s’abattent sur des populations innocentes et qu’il y a encore peu de temps il était de bon ton, ici même, de vanter notre industrie militaire et la signature de juteux contrats. Plus que jamais l’urgence est à la paix et au désarmement. L’histoire est têtue, ce n’est jamais l’augmentation des budgets militaires ni la prolifération d’armes qui ont été garants de la paix et de la sécurité des peuples.

Si face à l’agression inqualifiable de l’autocrate Russe en Ukraine, la France se doit d’accueillir les réfugiés ukrainiens contraints de fuir le conflit. Nous devons également tout aussi naturellement réclamer que nos frontières européennes soient ouvertes et que nous apportions assistance à tous les réfugiés, quelle que soit leur nationalité ou leur couleur de peau.

Cette actualité nous ferait presque oublier les derniers rapports du GIEC montrant que la situation environnementale s’aggrave avec une généralisation, une accélération et une intensification des phénomènes du changement climatique. Les activités humaines sont incontestablement à l’origine de ces phénomènes. Toutes les régions du globe sont affectées. A moins d’une réduction immédiate, rapide et à grande échelle des émissions de gaz à effets de serre, l’objectif de limitation du réchauffement à 1,5°C sera inatteignable. La synthèse du rapport du groupe II montre que le risque climatique va avoir des conséquences partout sur la planète et que ces conséquences vont bien concerner tous les aspects du fonctionnement de nos sociétés humaines avec des impacts dramatiques encore une fois pour les populations les plus fragiles et les plus pauvres de cette planète.

Les plus pauvres parlons en ! En France entre 1998 et 2018, selon l’INSEE, le niveau de vie des 10 % les plus riches a augmenté de 31 %, pendant que celui des 10 % les plus pauvres n’a augmenté que de 9 %. Quant au patrimoine des 10 % des plus riches, il a augmenté de 77 % pendant que celui des 10 % les moins bien dotés a diminué de 58 %. Sans surprise cette tendance s’est confirmée durant la pandémie puisque selon Forbes entre avril 2020 et avril 2021, le patrimoine des milliardaires français a augmenté de 17,6 %. Quand 60 % de ce patrimoine provient aujourd’hui de l’héritage contre 35 % dans les années 1970. Ceci résulte d’orientations économiques et de politiques fiscales scandaleusement injustes, orchestrées par ce ministère, qui font la part belle aux plus riches et aux plus grandes entreprises, favorisant la satisfaction de l’intérêt particulier au détriment de l’intérêt général.

S’agissant d’intérêt général, et sans vouloir alimenter la polémique, le feuilleton de ce qu’il convient d’appeler l’affaire Mc Kinsey, renforce encore notre conviction sur la dangerosité des externalisations de missions et les recours à divers cabinets et intervenants extérieurs. Cela tant d’un point de vue du coût économique, mais surtout des menaces qu’ils constituent en matière de collusion, de conflits d’intérêt dans les missions qui leur sont confiées.

Ce ministère n’étant pas hors du monde, ses personnels que nous représentons, sont confrontés, eu égard aux orientations politiques décrites plus tôt, à une perte de sens de leur travail, une dégradation continue des conditions d’exercice de leurs missions et un manque de reconnaissance toujours croissant de leur investissement professionnel.
Le malaise est extrêmement profond et la très forte journée de mobilisation douanière du 10 mars en est l’expression. Elle reflète un état d’esprit généralisé dans ce ministère que nous vous exhortons de ne plus feindre d’ignorer. Des réponses systémiques en termes de réorientation de missions, de niveau d’emplois, de rémunérations, de conditions de travail, de promotions et de qualifications doivent être prisent en compte sans attendre.

L’exercice du dialogue social est un maillon essentiel a restaurer afin de renouer avec un climat apaisé et une société de progrès. L’ordre du jour de ce CTM y est largement consacré.

Dialogue Social, aujourd’hui déjà particulièrement dégradé, tant dans le ministère que dans les directions où les incidents se succèdent comme il y a encore quelques jours à l’INSEE. C’est sans compter avec les pressions sur les militants, ou cas de discriminations syndicales qui nous remontent et pour lesquelles nous sommes saisis de plus en plus fréquemment. Voici en quelques mots la situation intolérable qui sert de décors à la future mise en place des CSA dont il est question.

Réaffirmons ici, que la CGT condamne la loi de transformation de la fonction publique, qui en supprimant les prérogatives des CAP ne fera qu’aggraver les inégalités salariales entre les femmes et les hommes et les pratiques discriminatoires.

Le gouvernement a remis en cause les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires,en soustrayant à la compétence des CAP un grand nombre de décisions individuelles, notamment celles relatives à la carrière. Il a recentré les attributions des CAP en les vidant d’une très grande partie de leurs compétences et prérogatives et en bafouant d’un revers de main le rôle essentiel de défense des dossiers mené par les représentants du personnel.

De même, le gouvernement a instauré, dans la loi de transformation de la Fonction publique, la suppression et la fusion des CT et CHSCT dans une instance unique pour l’ensemble des sujets intéressants le collectif de travail, cette réforme c’est moins d’élus, moins de droits pour
un champ de compétences et d’interventions des représentants du personnel considérablement élargi. Vous connaissez notre hostilité à cette réforme et la conception diamétralement opposée du dialogue social qui est la notre.

Nous y reviendrons plus en détail, dans l’examen des points soumis à ce CTM. 

Documents à télécharger

Nous contacter

Fédération des Finances CGT
263 rue de Paris - Case 540
93514 Montreuil cedex
Tel : 01 55 82 76 66
contact@cgtfinances.fr