CTPM du 20 décembre : déclaration liminaire de la CGT

Monsieur le président,

Compte tenu de l’ordre du jour qui nous a été communiqué, vous comprendrez que nous élargissions le propos et ne limitions pas cette intervention liminaire aux points qui nous ont été signifiés tant ceux ci sont éloignés des préoccupations des personnels et les demandes syndicales totalement ignorées.

Six mois après l’arrivée de la nouvelle équipe au ministère et plus de deux mois après l’annonce de la mise en mouvement de Bercy, la CGT confirme son appréciation des réformes engagées : ni simple prolongement, ni rupture mais un tournant dans la vie du Ministère.

A ce jour, nous pouvons ajouter que pour mener ce changement, nous assistons à la mise en place d’un encadrement politique avec la nomination de hauts fonctionnaires récompensés pour services rendus, la chasse et le départ des compétences qui n’avaient pas la même sensibilité politique et l’enfermement de l’encadrement administratif dans des critères et des gestions assurant docilité et déclinaison sans discussion des décisions, un climat donc malsain comme nous n’en avions pas connu depuis de longues années…

Avec des budgets restreints et redéployés, avec la distinction opérée entre missions dites prioritaires et les autres menacées et dévalorisées, avec la recherche de rentabilité , de productivité, dans une logique de coût rendement appliquée au service public et à la cohésion nationale, c’est la conception même de l’intervention publique qui est modifiée avec de fait une intervention publique au bénéfice d’ intérêts particuliers, une conception de l’intérêt général réduit aux intérêts de la finance, des grandes entreprises et des catégories sociales les plus aisées.

C’est l’effacement d’une partie de la réglementation notamment des dispositifs favorables aux salariés, la place grandissante de la régulation sans intervention des citoyens ni contrôle parlementaire, c’est la place grandissante du contrat, ce qui induit une gestion contractualisée des services et une conception nouvelle de la gestion des personnels que la loi organique relative aux lois de finances permet et veut généraliser. Une gestion plus individualisée où les agents ne sont plus considérés dans un collectif de travail, une gestion qui provoque une montée des tensions, une détérioration importante des conditions de travail avec des cas fréquents de souffrance au travail, de stress et de harcèlement . Une gestion qui se développe au détriment des garanties collectives et des organisations syndicales qui portent ces garanties au nom et au service de l’ensemble des personnels du ministère.

Au bout de six mois nous pouvons ainsi mieux percevoir la cohérence de ces orientations et les conceptions des relations sociales qui, logiquement, en découlent. Une stratégie de contournement des organisations syndicales sur les questions essentielles. Ainsi et quelque soit le discours sur la nécessité et l’intérêt du dialogue social les demandes des organisations syndicales contribuant elles aussi à la construction de l’intérêt général, porteuses des revendications des personnels et impliquées dans leur défense sont systématiquement ignorées et les fédérations seraient simplement informées des décisions prises en cercle restreint.

Mais nous, nous refusons ce ravalement des organisations syndicales au rang d’accompagnatrices d’une régression sociale.

On assiste ainsi à l’opposition de deux conceptions de réformes avec du coté des directions et à la demande du Ministre l’étude des missions qui seront abandonnées et pour celles qui seront maintenues la mise en oeuvre d’un dispositif de rationalisation qui se traduit d’ores et déjà par une contraction de moyens, dont les personnels et les usagers font les frais. Ceci avec la volonté de ne pas prendre en compte l’avis des personnels et des OS, ce qui est porteur d’une altération supplémentaire des relations sociales au Ministère.

C’est peu de dire que pour nous, pour les personnels et les usagers de nos services cela ne va pas dans le bon sens et qu’une autre modernisation est nécessaire. Ce débat, que vous refusez sera néanmoins mené à partir de chaque bureau, chaque service et dans chaque administration, avec les personnels, avec les usagers dans leur diversité, avec les élus et en premier lieu les élus locaux . Pour appréhender les besoins et construire avec tous des propositions pour un ministère et des administrations financières plus proches, mieux à l’écoute et disponibles, plus efficaces et transparentes. Pour valoriser le rôle et la place des personnels dans leur travail et sur leur travail ainsi que dans leurs rapports avec l’environnement économique et social dans lequel ils exercent leurs missions et assument leurs responsabilités. Pour ainsi dynamiser les collectifs de travail à partir des qualifications, compétences reconnues de chacune et chacun, cimentés par un sens du service public et de l’intervention administrative revalorisés.

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