Formation Spécialisée du Comité Social d’Administration Ministériel

Propos liminaire de la cgt

Monsieur le Président,

C’est avec amertume que nous vous souhaitons une bonne année ! (Nous sommes encore dans les temps)
En effet, comment être d’humeur festive et positiver dans le contexte international actuel que nous ne détaillerons pas, nous pourrions y passer plus de la journée, tant la situation est catastrophique.
Comment bien commencer l’année après la catastrophe qui a durement frappé Mayotte à qui nous exprimons notre soutien, et comment accepter que ces compatriotes d’Outre-mer vivent dans des bidonvilles et qu’iI ait fallu cette catastrophe pour que les autorités s’émeuvent hypocritement d’autant de misère en notre sein ?
Comment rester placide devant la montée inlassable de la violence et alors que se succèdent les commémorations des attentats successifs qui ont frappé notre nation ?
Comment être serein dans un climat politique aussi instable ?
La nomination de François Bayrou, comme avait pu l’être celle de Michel Barnier, au poste de Premier ministre, laisse peu de doutes sur les orientations du nouveau gouvernement. II s’inscrit dans les pas de ses prédécesseurs...
La ligne de conduite sera de restreindre les dépenses, notamment, dans l’éducation, la justice, le travail et l’emploi ou encore l’agriculture.
Le discours alarmiste sur la dette et le déficit sert à justifier les politiques d’austérité qui ne sont pourtant pas une fatalité.

Ce discours de la peur vise à protéger les intérêts des plus riches et des grandes entreprises, tout en sacrifiant la réponse aux besoins fondamentaux de la population.
Ce discours de la peur peut être facilement déconstruit.
Dans nos services publics, nos conditions de travail continuent de se dégrader : suppressions incessantes d’emplois, liquidation - sans respect des obligations légales de consultation - de services et de sites, méthodes de travail industrialisées, règles de gestion toujours plus discrétionnaires, rémunérations qui ne suivent pas, « management » de plus en plus souvent toxique... , le mal-être au travail ne fait que s’aggraver.
Nos administrations se transforment en entités déshumanisées.
La baisse des dépenses structurelles du ministère illustre aussi cette dérive.
Dès lors, comment s’étonner du manque d’attractivité... jamais autant de collègues n’ont aspiré à quitter nos administrations, usés, résignés, découragés qu’on leur en demande toujours plus sans moyens, ni reconnaissance ni même empathie, en utilisant des méthodes managériales opprimantes, dégradantes voire humiliantes.
L’humain comme le service public ne font plus partie du vocabulaire de l’État.
A cette heure, notre ministère actera encore de nouvelles suppressions de postes.
C’est une nouvelle démonstration du peu de considération envers les agents et les missions de service public qui continuent chaque année à subir le démantèlement et le rouleau compresseur. Cela témoigne également du peu de considération, voire de mépris, que témoigne le pouvoir politique aux citoyens - usagers.
Les atteintes graves de vos politiques de restriction à la solidarité nationale, à l’égalité des citoyens et au consentement à l’impôt que la CGT dénonce depuis des décennies se quintessencie désormais dans un profond ressentiment et dans des accès de violences et d’incivilité dont vous portez la pleine responsabilité.

« Le ciel se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes » nous y voilà bien. Vous y voilà bien !

Bien sûr vous rétorquerez que les indicateurs sont au beau fixe, peut être n’ont-ils jamais été aussi bons, que le monde parfait existe dans ce ministère et bla-bla-bla et bla-bla-bla, nous connaissons ce discours aujourd’hui très bien huilé, satisfaisant les egos des plus hauts, renforçant et armant les destructeurs du service public mais excusez-nous, pour le peu, de tout ceci, nous ne sommes pas dupes.

Alors monsieur le président les vœux de la CGT Finances pour que 2025 soit vraiment une bonne année sont les suivant :

>> des créations d’emplois autant que nécessaires pour assurer toutes nos missions dans de bonnes conditions ;
>> une formation professionnelle à la hauteur des efforts qu’exigent des collègues l’infobésité et la complexification des procédures que vous favorisez à l’extrême sous couvert d’intentions louables – souvenez-vous que l’enfer est pavé de bonnes intentions – et qu’il ne peut y avoir de charge de travail supplémentaire sans évaluation préalable honnête et moyens dédiés (nous vivons tous au quotidien les conséquences d’une loi Essoc, droit à l’erreur, etc. avec zéro moyens) ;
une augmentation de nos salaires et de l’indexation sur l’inflation ;
>> une véritable égalité professionnelle entre les femmes et les hommes,
>> le versement de la GIPA ;
>> l’extension de l’indemnité de résidence à toutes les métropoles et zones géographique où le prix de l’immobilier interdit de se loger décemment ;
>> la construction de carrières linéaires reconnaissant nos qualifications et notre expérience débarrassées de l’arbitraire et du discrétionnaire qui sème le ressentiment et empoisonne les collectifs de travail ;
>> l’abrogation de la contre-réforme des retraites et d’obtention des retraites à taux plein à 60 ans ;
>> la réduction du temps de travail avec le passage aux à 32 heures hebdomadaires pour une semaine de 4 jours sans perte de rémunération ;
>> le renforcement des droits à la sécurité et à la protection sociale ;
>> la reconnaissance dans les faits de la contribution à l’intérêt général des instances représentatives des personnels notamment au travers d’une consultation en amont et préalable à toute décision structurante (organisation, fonctionnement, moyens, technologies, applications informatiques, etc.) et la prise en considération des demandes d’expertises certifiée votées dans les instances qui ont pour objectif d’aboutir à un diagnostic partagé socle de décisions mieux adaptées et, partant, mieux admises.

La liste est non-exhaustive.
Nous faisons nôtre tout ce qui permet de reconquérir et améliorer nos libertés, droits et garanties et de restaurer un service public de qualité et de proximité sur l’ensemble du territoire.

À l’ouverture de cette première séance de l’année, nous nous faisons les porte-voix de tous nos collègues et notamment ceux qui en douane
 Dénoncent le déploiement tous azimuts - et sous couvert d’expérimentations non encadrées - de nouvelles technologies, nouveaux process, nouveaux applicatifs sans aucune consultation ni information. Il n’est pas acceptable que l’intersyndicale douanière ait eu à saisir l’inspection du travail dans le cadre :

>> du déploiement de drones sur l’ensemble du territoire comportant 70 pilotes actuellement ;
>> de la mise en place des instructions sur la poursuite à vue, le Bulletin Officiel des Douanes consécré au Tir ainsi que les doctrines sur les chemises UBAS et les tenues de cérémonies ;
>> du déploiement de camionnettes transportant un dispositif produisant de la radioactivité
des situations de contact avec des produits dangereux ;
>> du refus de l’administration d’une consultation l’obligation de former les agents de son périmètre aux premiers secours avec présentation du nombre d’agent exact formé et du plan de montée en charge ;
>> l’étude de dotation de sous ceinturon afin d’améliorer le port du ceinturon ;
>> l’ensemble des expérimentations en cours sur les sujets de santé, sécurité et de conditions de travail, sur les sujets suivants :
Le programme « 100 % scanning »
L’application TRANSACTION
L’application VISITE H7
L’application ORION
Un outil d’assistance aux utilisateurs pour les TSI
Les scanners portatifs ou « handheld backscatters »
L’application eManifeste
La base nationale des scellés
Le Système d’emport sécurisé de l’arme longue dans les véhicules
Le nouveau ceinturon
Les herses déclenchables à distance
Le Réseau Radio du futur (RRF)
Pack maritime

Suite à cette saisine, nombre de ces questions seront à l’ordre du jour d’une FS du CSAR en février. Est-il emblématique d’un dialogue social de qualité que ces questions ne puissent être évoquées qu’en suite d’une épreuve de force ?

Dénoncent la mise en œuvre avant toute consultation et sans aucun diagnostic partagé, comme pour les services OP/CO de Provence, de réorganisations structurantes sous couvert de répondre à des situations RH dégradées alors même que seul le manque d’effectifs est en cause.

S’indignent de la rétention d’information concernant les fiches de signalement qui ne sont plus systématiquement transmises aux FS et FSS ou sont synthétisées de telle sorte qu’il n’est pas possible d’en tirer le moindre enseignement collectif.
Nous exigeons l’élaboration rapide d’un outil d’enregistrement et de suivi de ces fiches.

Dénoncent la quotité de travail insuffisante pour les assistants de prévention dans un environnement professionnel à fort risque pour la santé et la sécurité et demandent un focus plus précis que la synthèse figurant en page 11 du bilan des FS. 55 assistants de prévention à moins de 50 %, ce n’est pas sérieux au regard des risques, du champ technique et réglementaire à couvrir et de l’ampleur de certaines circonscriptions.

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