RTT, 32 heures, semaine de 4 jours : leviers pour l’emploi et la croissance !

Le niveau du chômage actuel n’est pas tenable, il menace la société dans son ensemble et entraine dans une spirale infernale l’ensemble du salariat vers le moins-disant social (porté par le patronat) et la précarité.

Les logiques de baisse de la rémunération du travail ne font qu’amplifier cette spirale et plomber la croissance économique.

Dans une telle situation, l’un des leviers pour retrouver une croissance forte et durable est de réduire le temps de travail sans baisser les rémunérations. C’était déjà ce que préconisait le Commissariat au Plan en 1995 pour l’année… 2015 !

Les choix discrets de certains pays (Allemagne, Angleterre) ont été de réduire le temps de travail en précarisant le salariat, et sans maintien du salaire, notamment au travers du temps partiel subi. La phrase de Pierre Gattaz en dit long sur le sujet, lui qui est d’accord pour les 32 heures… payés 32 ! Ils ont bien noté que le passage aux 35 heures en France a contribué à la création de plus de 2 millions d’emplois entre 1998 et 2001.

La baisse des cotisations sociales, la non compensation en nombres d’emploi, les blocages des salaires et de rémunérations ont dégradé les comptes de la protection sociale, retraite et sécu en tête, ont dégradé les conditions de travail et ont fait perdre du pouvoir d’achat aux salariés. Ce sont ces erreurs qu’il ne faut pas reproduire !

Le vrai choix se pose donc entre réduction du temps de travail choisi, sans baisse des rémunérations, et temps de travail imposé avec baisse des rémunérations (c’est le cas par exemple du chômage partiel, du temps partiel, etc.).

Dans le premier cas, il s’agit de maintenir le pouvoir d’achat, voire de l’augmenter pour les temps partiels, majoritairement des femmes victimes des inégalités salariales, de la précarité et du temps partiel subi.

La RTT prend aussi une autre tournure avec un nouveau débat sur la semaine de quatre jours qui s’impose de plus en plus dans la société. Ce débat renoue avec celui du coût du capital, puisqu’ il s’agit de consacrer les gains de productivité, la création de richesse, à l’amélioration des conditions de vie et à augmenter le temps consacré à sa vie privée. Le président de la faculté de santé publique du Royaume-Uni (UK Faculty of Public Health) estime que la semaine de cinq jours doit être supprimée afin de mettre un terme à la mauvaise distribution du travail, qui nuit actuellement à la santé des travailleurs et de ceux qui n’ont pas de travail : « Le problème est qu’une partie de la population travaille trop dur et l’autre n’a pas de travail », précise-t-il. Des expérimentations ont lieu en Suède, des accords ont été signés en Allemagne et aux États-Unis avec ou sans perte de pouvoir d’achat…

La CGT lancera à la rentrée une grande campagne pour la RTT, les 32 heures sans perte de pouvoir d’achat. Plusieurs objectifs prioritaires seront portés :

  • gagner la RTT et les 32 heures à partir des aspirations et des actions des salariés dans les entreprises ;
  • combattre les inégalités en matière de temps partiel subi et de rémunération, notamment entre femmes et hommes, mettre en lumière la lutte contre le travail du dimanche, le droit à la déconnexion, à la rémunération de ce temps de travail et au droit au repos. La reconnaissance de la pénibilité par un départ anticipé en retraite…

La RTT redevient une issue à la crise, le rapport de forces en fera une bonne ou une mauvaise loi.

Article publié dans la lettre économique de la CGT, numéro 13

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