Formation professionnelle : on est loin du compte !

Un groupe de travail du Comité Technique Paritaire Ministériel consacré à la formation professionnelle s’est réuni le 29 novembre dernier. Les statistiques 2001, le plan d’action 2002/2004 permettant la déclinaison de la charte ministérielle de formation, l’e-formation et le Cycle Ministériel de Formation Initiale ont fait l’objet de discussions.

Concernant les statistiques 2001, les chiffres clés de la formation mettent en évidence les éléments suivants :
 2 032 800 journées de formation ont été dispensées en 2001 dont la moitié en formation initiale.
 Les dépenses de formation représentent 8,9 % de la masse salariale.
 Le volume des agents ayant suivi des formations, soit 568 832 stagiaires, connaît une progression de 16,8 %.
 La durée moyenne de formation par agent est de 10,87 jours par an. Elle a progressé de 13 %.

La Fédération a souligné la nécessité de poursuivre et d’amplifier la politique de formation professionnelle mise en œuvre au Minefi.
Faisant le lien avec les groupes de travail ministériels relatifs aux qualifications, la Fédération a rappelé ses exigences relatives à la mise en œuvre d’une véritable gestion prévisionnelle des emplois. Les départs massifs à la retraite, la mise en place de la Réduction du Temps de Travail, l’évolution complexe des législations, la transformation profonde des méthodes de travail et des tâches exigent un plan pluriannuel de recrutement et une requalification des emplois.

Ce plan de requalification des emplois doit aussi bénéficier aux personnels en poste. Il ne saurait y avoir de requalification des emplois sans requalification des agents. La formation professionnelle ministérielle doit anticiper et accompagner ce processus de requalification des emplois. Il s’agit de permettre aux agents de suivre les préparations nécessaires afin qu’ils puissent passer les concours internes et les examens professionnels dans les meilleures conditions possibles et accéder ainsi aux emplois requalifiés.

L’examen des statistiques 2001 montre que des inégalités inacceptables existent entre les agents du point de vue de l’accès à la formation professionnelle. Les agents de catégorie A ont suivi 18,4 jours de formation en moyenne, les agents de catégorie B sont à 13,4 jours alors que les agents de la catégorie C ne sont qu’à 5,7 jours.

Il a donc été exigé que chaque agent du Ministère puisse bénéficier d’une formation professionnelle plus conséquente et qu’un effort significatif soit entrepris pour les personnels de la catégorie C.
Ces orientations sont intégrées dans le plan d’action 2002/2004 relatif à la charte ministérielle de formation.

Ce plan d’action devrait également permettre de mieux cibler et adapter la formation professionnelle délivrée aux personnes handicapées mais aussi de procéder au recensement des exclus de la formation (agents n’ayant pas suivi une formation depuis plus de trois ans).

Dans le cadre de ce plan d’action et dans la perspective de la Loi Organique relative aux Lois de Finances, la Fédération a demandé que la formation professionnelle soit une question régulièrement inscrite à l’ordre du jour des Comités Techniques Paritaires Locaux.

Il conviendra de favoriser par le dialogue social local la définition et la mise en œuvre de politiques de formation de proximité. Par ailleurs, il conviendra de veiller, avec la fongibilité des crédits induite par la LOLF, que les dépenses de formation professionnelle ne deviennent pas une “variable d’ajustement” utilisée par les gestionnaires de crédits.
Le Ministère a ensuite indiqué sa volonté de développer l’e-formation au Minefi avec pour objectif de rapprocher la formation du lieu de travail.

La Fédération a souhaité que soit élaborée une charte ministérielle relative à l’e-formation afin de définir de manière précise les objectifs poursuivis, les conditions et les moyens de sa mise en œuvre, les droits et les garanties des agents formés et des formateurs.

Elle a formulé plusieurs observations dans le débat :
 L’e-formation ne doit constituer qu’un outil parmi d’autres de la formation professionnelle. Elle ne doit pas permettre la remise en cause des écoles et des centres de formation qui existent.
 Elle ne doit pas conduire les personnels du MINEFI dans des processus d’auto formation.
 L’e-formation doit se dérouler durant les temps de travail.
 Si elle doit se faire sur le lieu de travail, il est de la responsabilité de l’administration de veiller à ce que l’agent en formation soit dégagé de ses obligations professionnelles.
 La généralisation de l’e-formation doit être précédée d’un certain nombre d’expérimentations dont il conviendra de dresser un bilan contradictoire.
 Cette technique de formation professionnelle ne doit pas conduire à une individualisation voire à une contractualisation entre l’agent et sa hiérarchie.

Le Ministère a indiqué qu’il partageait les interrogations des organisations syndicales. Afin de poursuivre la réflexion, une séance permettant de tester l’e-formation sera proposée aux Fédérations syndicales du MINEFI.

Un nouveau groupe de travail sera réuni au printemps de l’année 2003 afin de définir les concepts de l’e-formation, les droits et obligations des personnels, les nouveaux métiers engendrés par cette technique, les indicateurs relatifs à l’évaluation. Une charte ministérielle de l’e-formation pourrait ainsi être élaborée.

Sur l’évaluation du Cycle Ministériel de Formation Initiale 2002/2001, trois chiffres clés ressortent des éléments statistiques fournis par l’administration :
 62 % des élèves se déclarent satisfaits de ce cycle de formation.
 37 % des élèves ne se sentent pas impliqués dans la formation.
 44 % n’y perçoivent pas leur futur environnement professionnel.
Ces éléments chiffrés mettent en évidence la nécessité d’améliorer les contenus et le déroulement de cette formation interdirectionnelle dispensée aux inspecteurs élèves du MINEFI.
L’administration a souligné son attachement à cette formation interdirectionnelle. Elle a indiqué sa volonté de maintenir cette formation au début de la période de formation initiale et de maintenir sa durée à trois semaines. Des propositions seront adressées aux Fédérations syndicales afin de rendre plus opérationnelles et plus intéressantes les trois phases du CMFI.

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