Compte rendu GT « Aménagements des espaces de travail / politique immobilière ministérielle »
Compte-rendu GT « Aménagements des espaces de travail / politique immobilière ministérielle » du 25 novembre 2025
Le groupe de travail porte sur le projet de réaménagement du « Grand Bercy » et sur le schéma pluriannuel de stratégie immobilière (SPSI) 2024-2028, dans un contexte budgétaire contraint.
L’administration rappelle que le projet « Grand Bercy » s’inscrit dans le SPSI 20242028 et bénéficie, à ce stade, des budgets et arbitrages politiques nécessaires dans le cadre du quinquennat actuel, avec des crédits votés annuellement.
Les objectifs sont la modernisation des espaces de travail, l’amélioration de la performance environnementale, la réduction des baux onéreux au profit d’un parc patrimonial entretenu et rénové, la baisse des consommations énergétiques et des gaz à effet de serre, ainsi qu’une meilleure utilisation des surfaces (densification, regroupement de services, modernisation des espaces utilisateurs).
Le parc immobilier des MEF est décrit comme globalement en bon état d’entretien et de maintenance, mais soumis à de fortes contraintes (réglementation amiante sur une large partie du parc antérieur à 1997, limites budgétaires interministérielles, difficultés de remontée de données fiables).
L’administration insiste également sur les enjeux de confort thermique, d’accessibilité, de sécurité et de réduction de l’empreinte environnementale (BIM, détecteurs de présence, gestion technique centralisée, tri sélectif, suppression des corbeilles individuelles, végétalisation, politique de mobilité des agents, gestion des déchets).
Un kit méthodologique d’aménagement des espaces de travail a été élaboré et diffusé à l’été 2025 à l’ensemble des directions.
Ce guide (environ 77 pages) vise à cadrer les projets immobiliers : prise en compte des usages réels des locaux (grandes salles, petits espaces, cloisonnement), observatoire interne des aménagements, méthode de co-construction avec les agent.es et suivi en CSA et formations spécialisées.
L’administration précise que le projet ne repose pas sur une généralisation des flex-offices, mais sur des espaces collaboratifs, ouverts à la lumière, avec prise en compte des besoins fonctionnels des agent.es.
Le kit doit être accompagné de webinaires à destination des acteur.trices immobiliers locaux, en lien avec les services de santé et sécurité au travail, notamment dans les sites multi-administratifs et en interaction avec le ministère de l’Intérieur.
La CGT Finances a dénoncé un décalage important entre les orientations nationales et leur mise en œuvre locale.
La CGT Finances constate et dénonce :
l’absence ou la faiblesse du dialogue social dans de nombreuses cités administratives ;
– l’écartement des formations spécialisées au profit de simples fiches d’information en CSA local ;
le fait que les dossiers d’impact ne sont pas systématiquement examinés en local, malgré l’existence de références ministérielles ;
des consignes nationales peu ou pas appliquées par les services déconcentrés.
Quelques préfectures sont citées comme jouant le jeu avec des réunions associant les agent.es, mais cela reste minoritaire.
La CGT Finances rappelle la nécessité que la parole des agent.es soit réellement prise en compte et pas seulement formellement portée en conseil de cité sans garantie d’être retenue par les préfets.
L’administration réaffirme que l’objectif est d’accroître le dialogue social, avec des allers-retours entre l’administration centrale, les services locaux et les organisations syndicales, tant sur le projet Grand Bercy que sur les schémas régionaux immobiliers.
Elle rappelle que le SPSI et les schémas régionaux doivent couvrir l’ensemble du parc (administration centrale, services à compétence nationale, services déconcentrés et opérateurs), y compris l’outre-mer (laboratoires de Jarry en Guadeloupe et de Saint-Denis à La Réunion).
Cependant, le dialogue social se heurte à l’insuffisance et à la fiabilité des données (système d’information incomplet, GT amiante, ratios de surfaces, effectifs, etc.), ce qui bloque les échanges.
La CGT Finances demande une mise à jour et un complément des documents, notamment :le nombre de résident.es concerné.es par les déménagements de sites (Atrium, Auriol, etc.) ; l’intégration explicite des laboratoires outre-mer au niveau du service commun des laboratoires (SCL).
La mission d’ergonomie et de programmation présente la démarche participative et la temporalité du projet « Grand Bercy » : une phase de cadrage d’environ 18 mois, les phases 1 et 2 étant en cours ;une phase de labellisation avec contre-expertise pour les projets dépassant certains seuils ( supérieur à 20 puis au delà de 100 millions d’investissement) ;des travaux planifiés sur environ 8 ans, avec l’objectif d’éviter au maximum les travaux en site occupé, même si certains choix récents (comme pour la DGAFP) suscitent des réactions syndicales.
Un zoom est fait sur les 24 prochains mois : scénarios présentés aux directions début décembre, préparation des dossiers pour début 2026, consultation des entreprises, nombreux livrables attendus par direction à l’été 2026, avec une programmation sur 6 mois jugée très soutenue.
Le prestataire programmiste n’est pas encore identifié. La conduite du changement doit accompagner les directions, garantir la prise en compte des spécificités métiers et mobiliser les parties prenantes, les managers devant jouer un rôle de relais et de catalyseur du changement jusqu’à fin 2027.
La CGT Finances pointe plusieurs risques :
– un dialogue social « affiché » mais peu effectif, notamment faute de dossiers d’impact détaillés et de données consolidées ;
– des travaux en site occupé décidés sans concertation suffisante ;
– une diffusion incomplète du kit et des notes sur l’importance du dialogue social ;
l- a crainte que les contraintes budgétaires (économies de baux, densification, réduction de surfaces) prennent le pas sur les conditions de travail, la santé et la sécurité des agent.es.
La CGT Finances insiste sur la nécessité d’imposer certains éléments essentiels (utilisation effective du kit, obligation de diffusion locale, association systématique des formations spécialisées et des CSA) et de tenir compte des réalités de chaque site, y compris en outre-mer.Suites et demandes.
En clôture, la CGT Finances reformule plusieurs exigences :
– compléter et mettre à jour les documents SPSI et de politique immobilière, notamment sur les effectifs, les - résidents concernés par les déménagements et les sites spécifiques (laboratoires, crèche, etc.) ;
– garantir l’examen des dossiers d’impact en local, avec implication des FS et CSA ;
– renforcer concrètement le dialogue social dans les cités administratives et les services en réseau ;
– assurer une communication claire et transparente (SIRCOM) sur les enjeux, le calendrier, les impacts à court, moyen et long terme.
L’administration prend note de ces demandes et s’engage à améliorer la diffusion des informations, à associer davantage les acteur.trices locaux et à préciser les données manquantes dans les documents de référence.
Le prochain point d’étape devra notamment revenir sur les compléments documentaires, l’état d’avancement du calendrier (début 2026) et les premiers retours des webinaires et démarches participatives.