Déclaration liminaire CGT au GT Aménagements des espaces de travail / politique immobilière ministérielle »

Au moment où vous engagez une nouvelle phase de transformation des locaux administratifs et des modes d’organisation du travail, la CGT Finances tient à rappeler ses exigences, ses préoccupations et ses propositions concernant les réaménagements des espaces de travail au sein du Ministère.
Le Ministère a lancé une politique immobilière fondée sur une norme de 16 m² de surface utile brute par agent, dans le cadre de la circulaire de février 2023.

Cette politique prévoit une forte réduction des surfaces utilisées (jusqu’à ‑25 % sur la période 2023‑2033) par densification, mutualisation, développement du «  flex‑office  », fin des bureaux attitrés.
Dans de nombreux groupes de travail « Qualité de Vie et Conditions de Travail » (QVCT), la CGT Finances note que les agents n’ont pas été suffisamment associés à la méthodologie de transformation et que l’«  expression des agent.es  » reste partiellement prise en compte.
Par ailleurs, si vous mettez en avant l’amélioration de l’ergonomie, de la lumière, de l’acoustique et de la convivialité, vous l’associez simultanément à un impératif fort d’économies immobilières et de réduction des coûts.

Nous refusons que la transformation des espaces de travail soit uniquement motivée par des impératifs comptables ou de productivité, au détriment de la santé, de la concertation et des conditions de travail des agent.es.

Le passage au flex‑office (postes non attitrés, travail nomade, mutualisation) peut entraîner une perte de repères pour les agent.es, un coût psychique et une moindre qualité de service si mal accompagné. Ainsi nous restons «  perplexes sur les modalités d’information et la possible expression des agent.es  ».
La réduction des surfaces peut se traduire par des espaces moins adaptés, davantage de bruit, de distractions, moins d’espaces individuels ou de confidentialité, ce qui peut affecter la qualité du travail, la concentration et la santé mentale.

Il existe un risque que ces réaménagements s’accompagnent d’une intensification des tâches, d’une moindre territorialisation des services et d’un éloignement des agent.es, des publics ou des missions — ce que nous combattrons.
La CGT Finances exige une concertation réelle et permanente avec les agent.es et leurs représentant.es : dès la phase de conception des projets d’aménagement, recueil des usages, des besoins, des contraintes (fonctionnelles, ergonomiques, psychologiques).
Une prise en compte effective de la cohérence missions / locaux / organisation, c’est‑à‑dire que l’aménagement ne peut être séparé d’un réel dialogue sur les effectifs, les missions, les conditions d’accueil du public, la pratique du télétravail, du travail hybride.

Le maintien ou la création d’espaces adaptés  : postes individuels attribués ou semi‑attribués selon les usages, mais aussi salles de concentration, de réunion, de travail collectif, de détente, de restauration, des bulles “silence”, etc., pour garantir diversité et qualité d’usage.

Le respect de la santé, de l’ergonomie, de l’acoustique, de la lumière naturelle, des conditions de travail – non pas seulement comme un argument marketing, mais doivent être un préalable indispensable.
L’abandon d’un objectif purement quantitatif (densification, économie de m²) au profit d’une logique respectueuse du service public, de l’humain‑agent.e et de la qualité de service aux usagers.
L’engagement que ces transformations ne se traduisent pas par une moindre effectivité des services public, une augmentation des charges de travail sans renfort d’effectifs, ou une dégradation des conditions de travail.

La CGT Finances demande :
 > la mise en place d’un observatoire interne sur l’impact des nouveaux aménagements (avant/après) : taux d’occupation, satisfaction des agent.es, effets sur la santé / ergonomie, conditions de travail, effets sur le service aux usagers.
 > la garantie d’un droit à s’isoler et à la confidentialité dans un contexte “open‑space” ou “flex‑office” : création de boxes ou salles “silence”, postes individuels sécurisés, espaces réservés aux missions sensibles.
 > le maintien des bureaux attribués ou semi‑attribués pour les agent.es ayant des besoins spécifiques (missions d’accueil, permanence, confidentialité, travail concentré prolongé) ; ne pas imposer le flex‑office sans discernement.
 > une formation et un accompagnement des agent.es à ces nouveaux modes d’organisation (nomadisme, flex‑office, hybride) : méthodologie, ergonomie, gestion collective des espaces, respect des règles d’usage.
 > une réflexion sur l’intégration du télétravail et du présentiel, et sur la répartition des surfaces en fonction des usages réels (nombre de jours en présentiel effectif, tournantes, etc.).

Dans tous les cas, la logique de transformation doit être associée à des recrutements et des moyens à la hauteur des missions, et non un simple «  effet surface  » pour compenser des manques d’effectifs.

La transformation immobilière et organisationnelle au sein du MEF peut être une opportunité pour améliorer la qualité de vie au travail, renforcer la cohésion d’équipe et moderniser les modes de travail dans la fonction publique. Toutefois, sans réelle implication des agent.es, sans moyens supplémentaires, sans respect des conditions de travail, elle risque de devenir une transformation à la fois coûteuse et contre‑productive – y compris pour l’État lui‑même.

C’est pourquoi la CGT Finances, exige que ces projets ne soient pas menés «  sur le dos  » des agent.es mais avec elles et eux. Nous appelons à une gestion publique responsable, respectueuse des situations de terrain, et non uniquement dictée par des impératifs budgétaires ou immobiliers.

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