Travailler trop tue, exigeons les 32h !

Sous ce titre provocateur, se cache une réalité démontrée récemment par des scientifiques. Selon une étude publiée par la revue médicale The Lancet, l’augmentation du nombre d’heures de travail hebdomadaires accroît sérieusement le risque d’AVC. Cette étude va totalement à l’encontre de toutes les incantations politiciennes infondées sur le fait de travailler plus.

Des chercheurs ont mené une vaste étude sur 600.000 personnes travaillant aux États-Unis, en Europe et en Australie. Ces travailleurs ont ainsi été suivis pendant 7 à 8 ans. Il en ressort que le risque d’AVC augmente fortement (+33%) pour les travailleurs dépassant les 55 heures de travail par semaine en comparaison à ceux effectuant entre 35 et 40h hebdomadaires. Même si c’est dans une moindre mesure (+10%), ce risque progresse également dès le passage au-delà de 40 heures. Mais ce n’est pas tout, le risque de maladies coronariennes s’élève aussi avec l’augmentation du temps passé à travailler.

En France, près de 9 % de la population travaille plus de 50 heures par semaine quand ils sont moins de 1 % aux Pays-Bas et 5,6 % en Allemagne. Les maladies cardio-vasculaires sont le premier poste de dépense de la « consommation de biens et services médicaux », d’après un rapport de la commission des Comptes de la Sécurité sociale. Alors pourquoi vouloir continuer de manière obsessionnelle à remettre en cause les 35h qui, au delà d’être une avancée pour les salariés, sont une véritable mesure de santé publique ? Peut-être simplement pour donner au patronat des moyens supplémentaires de pression sur les salariés, leurs salaires, leurs garanties sociales, etc.

Pour le bien de tous, il est donc urgent non pas d’augmenter mais bien de réduire la durée du travail. Aujourd’hui, notre pays compte près de 5,5 millions de travailleurs privés d’emploi. Cela représente un coût direct d’environ 38 milliards d’euros par an pour l’Unédic. Et ce coût n’intègre pas le manque à gagner pour le budget de la Sécurité sociale, la moindre production de richesse, etc.

Il y a donc urgence à exiger du Gouvernement une véritable politique de l’emploi basée sur le développement humain durable, accompagnée d’une réduction du temps de travail réellement appliquée. Voici quelques exemples de mesures économiques pour y parvenir :

  • la mise en place d’un pôle financier public, chargé de créer les conditions d’un meilleur financement de l’économie, de la recherche et du développement durable ;
  • une fiscalité des entreprises qui permette de baisser le taux d’imposition sur les bénéfices pour les entreprises qui emploient, augmentent les salaires, forment leurs salariés, préservent l’environnement, etc et inversement un taux d’imposition plus élevé pour les entreprises dont le seul objectif est la rémunération des actionnaires au détriment des salariés et de l’investissement productif ;
  • des taux de crédit aux entreprises différents selon qu’elles agissent positivement ou non sur les critères évoqués précédemment (à noter que cette sélectivité du crédit peut parfaitement être mise en œuvre par la Banque de France comme ce fût le cas par le passé).

Alors oui, il est possible de travailler moins, tout en produisant plus de richesses et surtout en préservant notre environnement et la santé des salariés. C’est possible, alors exigeons-le ensemble !

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